On ne peut étudier le bouddhisme sans connaître les faits marquants de la vie de Boudddha. En effet, les Ecritures et l'iconographie du bouddhisme sont emplies de références à l'existence terrestre de Bouddha, « riche d'un symbolisme qu'appuie ou paraphrase la Loi » (Maurice Percheron). On connaît l'existence de celui qui est considéré comme le « découvreur » du bouddhisme, de la « Voie du milieu », par différents textes, dont l'exactitude reste douteuse. Cela est lié à plusieurs facteurs : pour certains, les Indiens auraient un manque d'intérêt pour l'histoire qui explique le fait qu'ils n'aient conservé aucun récit biographique précis, lui préférant la préservation et la transmission fidèle des paroles de Bouddha. Comme l'a montré André Bareau, les sources biographiques anciennes peuvent aussi manquer de fiabilité dans la mesure où elles ne sont issues que de cinq écoles sur la trentaine qui existaient à l'époque de Bouddha. De plus, certaines biographies, comme la Buddhacharita (« Vie du Bouddha ») d'Asvaghosa, composée au Ier siècle de notre ère, datent de si longtemps après l'existence terrestre du Bouddha qu'on leur attribue un certain aspect légendaire, aspect intégré progressivement en marge des milieux monastiques. Les Sûtra –textes sacrés préservant l'enseignement de Bouddha- ainsi que le « noyau » de ces textes, qui sur la plupart des points se recoupent, permettent néanmoins de comprendre les grands traits de la personnalité de Bouddha et de son existence. Quoi qu'il en soit, tous témoignent du caractère « révolutionnaire » de la vie et des enseignements du Bouddha par rapport aux philosophies et doctrines religieuses dominantes de l'Inde ancienne, que cet aspect soit étayé par des éléments vraisemblablement exacts ou qu'il ait été amplifié par la suite pour accentuer l'opposition vis-à-vis du brahmanisme. D'où l'intérêt de se demander en quoi la vie de Bouddha reflète-t-elle la rupture opérée avec le brahmanisme et la découverte d'une nouvelle Voie ?
Avant de répondre à cette question, il peut être utile de faire un bref rappel des différents noms de Bouddha. On l'appelle souvent Sakyamuni, en tant que fils du souverain d'un petit royaume dirigé par la tribu des Sakya. On peut aussi trouver le nom de Siddharta dans les récits historiques, qui fut semble-t-il son nom d'enfance ou son premier prénom, et signifie « But atteint ». Dans les premiers écrits, ceux qui retracent la vie du Bouddha, on le nomme en général Gautama Bouddha, Gautama étant reconnu comme son nom de famille, de la branche particulière des Sakya de laquelle il était issu. Mais les Indiens le nommèrent très tôt le Bouddha, terme signifiant en sanscrit l' « Eveillé », ou « Celui qui est éveillé à la réalité suprême ».
[...] La vie de Bouddha On ne peut étudier le bouddhisme sans connaître les faits marquants de la vie de Boudddha. En effet, les Écritures et l'iconographie du bouddhisme sont emplies de références à l'existence terrestre de Bouddha, riche d'un symbolisme qu'appuie ou paraphrase la Loi (Maurice Percheron). On connaît l'existence de celui qui est considéré comme le découvreur du bouddhisme, de la Voie du milieu par différents textes, dont l'exactitude reste douteuse. Cela est lié à plusieurs facteurs : pour certains, les Indiens auraient un manque d'intérêt pour l'histoire qui explique le fait qu'ils n'aient conservé aucun récit biographique précis, lui préférant la préservation et la transmission fidèle des paroles de Bouddha. [...]
[...] Mais le futur Bouddha réalisa rapidement que ces méthodes méditatives ne le conduiraient pas à l'Éveil, ni à la libération du samsara. Il chercha donc une autre voie, tout en maintenant une discipline d'ascète extrêmement rigoureuse –incluant jeûne, rétention de la respiration- pendant entre six et dix ans, selon les récits de la vie de Bouddha. Pendant cette période il fut accompagné de cinq anciens disciples de son dernier maître, qui le suivirent dans le village d'Urulviva (aujourd'hui, Urel). Au bout du compte, il réalisa que cet ascétisme était excessif et ne lui permettrait pas d'atteindre l'Éveil, ce que ses disciples ne comprirent pas, jugeant son attitude décevante et l'accusant de retourner à l'abondance au détriment de la recherche de la voie de la Vérité. [...]
[...] Il apparaît que le Bouddhisme, même s'il s'appuya sur une doctrine complètement distincte de celles des Sramana, fut favorisé par ce contexte de bouillonnement philosophique, et qu'il était apte à imprégner les courants et les modes de pensée de cette nouvelle culture. Ce qui ne signifie pas pour autant qu'il s'adressait exclusivement aux castes dirigeantes : au contraire, le bouddhisme dès le départ s'intéressa à tous les hommes sans aucune discrimination en termes de castes ou de richesse. I. La vie de Bouddha 1. L'enfance et la jeunesse du futur Bouddha Bouddha est issu de la maison des Sakyas, dont le royaume très fertile s'étendait entre les contreforts de l'Himalaya et le fleuve Rapti. [...]
[...] Mais c'est la vie ascétique, selon le brahmanisme, qui était vue comme le moyen ultime pour trouver les vérités fondamentales de l'existence humaine. Selon les Écrits sacrés du brahmanisme des VIIIe et IXe siècles, les Brahmanes étaient censés mener une vie découpée en quatre temps : l'étude, puis la vie de famille, et enfin, la vie ascétique de la forêt, avant une vie de réclusion et d'errance, soit un mode de vie en grande partie tourné vers la religion et la philosophie. [...]
[...] Bouddha va alors être adoré, devenir l'objet de cultes, de rites. Une des biographies du Bouddha (le Lalita vistara) fit par exemple de sa naissance même un miracle : un archange bodhisattva-, touché par la souffrance humaine, aurait envoyé sous forme d'un petit éléphant son reflet dans le sein de Maya, épouse du souverain des Sakya, Souddhodano. Il apparaît d'ailleurs que celui-ci était en fait un riche propriétaire foncier et que ce sont les légendes ultérieures qui ont fait de lui un puissant monarque. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture