L'amour de la vérité semble partagé par la plupart des hommes. Qu'il s'agisse de trouver les preuves nécessaires à l'établissement d'une vérité pratique (preuves d'un fait historique, de l'existence de sentiments, preuves d'un crime) ou de penser la cohérence et la validité d'une vérité théorique (vérités scientifiques ou philosophiques), il est nécessaire de progresser dans la connaissance en s'appuyant sur des critères fiables permettant d'atteindre la vérité recherchée. La certitude peut-elle être un tel critère ? En effet, on pense spontanément, lorsqu'on est certain de quelque chose, qu'on est dans le vrai, et l'attachement psychologique et affectif aux certitudes peut sembler être le signe de la possession de la vérité. Aimer la vérité, est-ce alors chercher des certitudes ? (...)
[...] Qu'il s'agisse de trouver les preuves nécessaires à l'établissement d'une vérité pratique (preuves d'un fait historique, de l'existence de sentiments, preuves d'un crime) ou de penser la cohérence et la validité d'une vérité théorique (vérités scientifiques ou philosophiques), il est nécessaire de progresser dans la connaissance en s'appuyant sur des critères fiables permettant d'atteindre la vérité recherchée. L a certitude peut-elle être un tel critère ? En effet, on pense spontanément, lorsqu'on est certain de quelque chose, qu'on est dans le vrai, et l'attachement psychologique et affectif aux certitudes peut sembler être le signe de la possession de la vérité. Aimer la vérité, est-ce alors chercher des certitudes ? Est-ce que la vérité peut reposer sur les certitudes comme critères nécessaires et suffisants ? [...]
[...] Face à une autorité dogmatique qui risque à tout moment de présenter ce qu'elle pense (sur la base d'une interprétation des textes sacrés et profanes) comme une vérité absolue, on peut craindre d'assister à une absolutisation du sentiment de certitude. Celui qui se dit pénétré d'une telle certitude s'enthousiasme et tient sa force de conviction pour le caractère même du vrai. Celui-là risque alors de ne pas comprendre que l'affirmation d'une idéologie ou d'une conviction religieuse ne vaut pas comme vérité et peut être tenté par la violence comme moyen contradictoire d'imposer une vérité qui devrait se révéler d'ellemême, dénonce le caractère coup sûr insuffisant, et même illusoire et mensonger, de la certitude subjective. [...]
[...] Or si cette disposition est présente chez l'homme, c'est que l'homme éprouve le besoin existentiel de se rassurer et qu'il est susceptible de sacrifier l'exigence de vérité à une certitude qui lui tient lieu de béquille ou de protection contre l'incertitude. Toute croyance forte est ainsi l'expression d'une volonté sans raison, parce que cette raison donne sens à l'existence. Nietzsche, dans le sillage de David Hume, appelle cela une volonté du vrai une volonté de faire passer pour vraie la connaissance la plus ancienne, la plus assimilée, la plus vitale, en fait la plus utile (Le Gai Savoir). [...]
[...] Ce Dieu, que je me représente comme un être souverainement parfait ou infini, impose à l'esprit humain, fini et imparfait, son évidence propre : j'ai l'idée d'un tel être parce que cette idée est objective , parce qu'elle renvoie à un tel être, qui l'a déposée dans un mon esprit (c'est une idée innée). Là encore, on voit que pour fonder la connaissance de la vérité, il faut impérativement partir de certitudes objectives, et si on ne les a pas, il faut les trouver. L'amour de la vérité ne peut s'exprimer qu'à condition que le critère de la vérité soit la vérité de l'objet lui-même, son évidence, qui se donne à voir à l'esprit. [...]
[...] Que vaut le primat psychologique de la certitude subjective ? Dans la recherche de la vérité, tout individu donne spontanément une grande importance au fait d'adhérer à ce qu'on lui présente comme vrai. A ses yeux, et c'est bien compréhensible, il ne suffit pas qu'on lui présente quelque chose de vraisemblable, il faut qu'il en tire un sentiment de conviction inébranlable : c'est bien ce que je pensais, j'en suis désormais sûr, je ne peux plus en douter, c'est donc vrai C'est en quelque sorte le sentiment qui entraîne l'affirmation de ce qui est tenu pour vrai. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture