La vérité consiste à savoir si nous parlons vrai, si nous jugeons vrai. Il s'agit alors de savoir discerner le vrai du faux. Il n'y a alors que des vérités scientifiques dans la mesure où ces vérités reposent sur des preuves expérimentales. Cependant, toutes les vérités ne sont pas observables ou expérimentales. Dès lors, n'existe-t-il que des vérités scientifiques ou existe-t-il des vérités appartenant à d'autres domaines mais tout aussi légitimes ? L'enjeu de la question est alors la légitimité de la vérité ; il s'agit de voir s'il existe d'autres vérités que scientifiques (...)
[...] Les vérités philosophiques, de l'art ou de la religion sont donc des vérités tout aussi légitimes que les vérités scientifiques. Nous avons pu constater que les vérités philosophiques se rapprochent des vérités scientifiques en plusieurs points : tous les deux se basent sur l'utilisation de la raison pour émettre des jugements ; elles sont toutes deux établies suite à un travail de construction et peuvent toutes deux être remises en questions. Les vérités scientifiques n'auraient-elles pas besoin elles-mêmes des vérités philosophiques ? [...]
[...] Différents outils interviennent alors pour établir les vérités scientifiques. D'une part, la raison. Celle-ci repose sur notre capacité à émettre des concepts, à les relier entre eux, à les agencer an propositions, à les faire dériver en raisonnement grâce aux outils logiques du langage pour aboutir à des jugements. D'autre part, les preuves. Il y a tout d'abord les preuves expérimentales qui suivent les étapes établies par Claude Bernard : dans un premier temps le savant se base sur des observations puis il établit une hypothèse, c'est-à-dire, une explication rationnelle basée sur l'observation des faits qui peut aller aussi loin que l'imagination du savant, ici au sens de découverte, le permet. [...]
[...] Dans certains domaines, vérités objectives et subjectives tendent même à se compléter. Les étapes suivies nous ont permis dans un premier temps de montrer que les vérités scientifiques sont les seules vérités valables puisqu'elles reposent sur des preuves et sont donc des vérités objectives. Puis dans un deuxième moment, de montrer que les vérités subjectives telles que les vérités de la religion, de l'art et philosophiques reposent également sur un travail de construction et dépendent de notre subjectivité particulière d'où l'intervention de la liberté de l'homme. [...]
[...] Les sciences permettent donc de mieux connaître les mécanismes du monde tout en montrant sa complexité et sa diversité : loin de simplifier le réel, la science le complexifie et le ramifie à l'infini (Russel). Les vérités scientifiques sont donc des vérités relatives dépendantes des découvertes d'une époque et de l'état actuel des connaissances. Ce sont des vérités objectives tout en étant hypothético- déductives : elles peuvent à tout moment être remises en question. Pourtant, de nombreux philosophes tels que Pascal ou encore Kierkegaard s'opposent aux scientistes et prônent l'existence de vérités subjectives. [...]
[...] L'accord de l'esprit et de la chose est également un critère non concluant puisqu'il existe des vérités hypothétiques qui ne sont donc pas expérimentales. Enfin, la réussite est aussi un critère insatisfaisant. Certes on pourrait penser que, est vrai ce qui est efficace. Néanmoins, on peut être efficace tout en étant faux grâce à l'emploi de moyens illégaux tels que le mensonge, le pouvoir de séduction . On joue alors sur le pouvoir du langage pour arriver à ses fins : la fin justifie les moyens (Machiavel). La réussite n'est donc pas un critère de vérité morale. [...]
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