Sur la vérité comme sur la liberté on a pu tout dire, et son contraire. Un certain goût pour la grandiloquence du tragique, le nihilisme contemporain, présentent la rencontre de la vérité comme une expérience fatale pour l'homme. Chez Nietzsche, la vérité de l'éternel retour peut nous anéantir ou nous faire basculer dans la folie. Chez Sartre, la révélation de la vérité de l'existence aboutit à l'absurdité. La rencontre de la vérité signifie la mort des illusions et le constat lamentable de la finitude humaine. Du coup, rien ne peut nous attirer vers la vérité et, comme Nietzsche l'avait dit, il faut que les hommes continuent d'entretenir des illusions, car ce sont elles qui les font vivre ! (...)
[...] Nous ne pouvons pas bâtir sur le rien. Aussi sommes-nous très méfiant vis-à-vis du menteur. Nous ne pouvons pas nous fier à lui. Nous sommes par contre confiant envers l'homme véridique, l'homme qui fait preuve de véracité. Au moins, lui dit ce qui est, on peut s'appuyer sur sa parole. Nous apprécions celui qui dit toujours la vérité, parce qu'il dit ce qui est, on peut tabler sur cette relation. Tout le monde peut s'accorder sur le fait qu'il est préférable de saisir le réel lui-même que de se laisser prendre au piège du mensonge. [...]
[...] Pourquoi donc une caverne et pas le grand jour ? Parce que la condition de l'homme est d'abord celle de l'ignorance et l'ignorance est manque de clarté, manque de la lumière de la connaissance. Obscurité va avec ignorance donc. La caverne figure une vie renfermée, obscure qui n'a ni la lumière, ni la liberté du grand jour. Cependant, cette caverne possède une ou ouverture vers la lumière extérieure. Cela veut dire que l'homme qui y est d'abord enfermé peut en sortir. [...]
[...] Or que se passe-t-il le plus souvent ? Nous ne sommes pas assez attentifs, nous fuyons ce qui est, c'est-à-dire le présent, pour un ailleurs. Ce qui devrait être. Le verbe ‘être' c'est la voix de la vérité. Le conditionnel passé ‘j'aurais dû' est la voix de l'illusion Ce qui était hier est passé. La situation d'expérience présente commande une réponse juste et intelligente. Vivre dans la vérité, ce n'est pas s'échapper dans l'imagination, dans de pseudo- justifications ou dans de belles théories. [...]
[...] Dans un premier temps, il verra que l'ombre n'est que la projection d'une chose. Il aura une perception juste. Il saura que la chose est plus réelle que l'ombre, que la croyance naturelle est plus fiable que l'opinion. Si on le force à se relever et à monter le chemin vers la lumière, il sera d'abord ébloui. Il sera peut-être tenté de s'enfuir pour revenir à son ancienne place. La connaissance vraie, non seulement l'a rendu solitaire, mais dans un premier temps, elle a aussi brisé les anciennes illusions. [...]
[...] Il ne peut y avoir de liberté digne de ce nom sans vérité. Tôt ou tard, il faut bien se débarrasser de ses erreurs et laisser tomber ses illusions. Ce qui se découvre, c'est un voile. Le dévoilement progressif du Sens est le chemin de la vérité. Le dévoilement de ce qui est ne se donne que dans la solitude et délivre une joie qui ne se monnaye pas, la joie d'une compréhension qui s'ouvre peut à peu à la complexité de ce qui est. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture