Nous cherchons la vérité. Mais comment savoir si la vérité est atteinte ? Il faut trouver un critère de vérité. On a avancé celui de l'évidence. Mais il y a de fausses évidences, et l'esprit particulier que je suis peut s'y laisser prendre (...)
[...] Ainsi lorsqu'une croyance est fixe, c'est-à-dire qu'elle échappe au doute, je considère son objet comme vrai. Peirce distingue quatre méthodes pour fixer la croyance - La méthode de ténacité, consistant à s'attacher obstinément aux opinions que l'on possède déjà. - La méthode d'autorité, consistant à user de tous les moyens, y compris la contrainte, pour établir dans un groupe, une société, l'uniformité des croyances. - La méthode a priori, consistant à s'attacher aux théories qui paraissent les plus agréables à la raison Cependant aucune de ces trois méthodes ne parvient à éliminer véritablement le doute, donc à assurer de la vérité. [...]
[...] L'opinion faisant de l'unanimité le critère de la vérité est donc sans valeur. De fait, il ne semble pas, pour plusieurs raisons, que l'on puisse poser l'unanimité comme critère de vérité. Il convient en effet d'abord de savoir à quelle unanimité on songe. Il est matériellement impossible qu'il s'agisse de l'unanimité effective de la totalité des esprits, de tous les hommes sans exception, morts et vivants. Dira-t-on qu'il s'agit de l'unanimité de certains esprits, désignés en fonction de leur compétence, c'est-à-dire de l'unanimité des spécialistes dans un domaine précis ? [...]
[...] L'effet distinctif de ce réel, c'est de produire une croyance vraie à laquelle on parvient en appliquant la méthode scientifique. Or, ce qui caractérise cette méthode, c'est que ses partisans sont convaincus qu'en l'appliquant et en poussant l'investigation assez loin, l'ensemble des esprits, quels qu'ils soient, aboutira nécessairement à la même conclusion. C'est pourquoi Peirce donne cette définition : L'opinion prédestinée à réunir finalement tous les chercheurs est ce que nous appelons le vrai, et l'objet de cette croyance est le réel. En ce sens, l'unanimité (idéale et finale) est bien le critère de la vérité. [...]
[...] L'unanimité est-elle un critère de vérité ? Introduction Nous cherchons la vérité. Mais comment savoir si la vérité est atteinte ? Il faut trouver un critère de vérité. On a avancé celui de l'évidence. Mais il y a de fausses évidences, et l'esprit particulier que je suis peut s'y laisser prendre. Ne faudrait-il pas alors prendre pour critère de vérité l'unanimité des esprits, qui garantirait davantage de l'erreur que la simple évidence de l'esprit individuel ? L'unanimité n'est pas un critère de vérité L'opinion fait souvent de l'unanimité le critère de la vérité. [...]
[...] Bien plus, c'est souvent un seul ou un petit nombre de spécialistes qui ont défendu la vérité contre la majorité de leurs confrères (par exemple, l'héliocentrisme soutenu par Copernic et Galilée contre l'immense majorité des astronomes de leur temps). II) L'unanimité, critère de la vérité Dans ces conditions, il semble bien que l'on ne puisse faire de l'unanimité un critère de vérité. Mais, si on ne le peut, n'est-ce pas parce qu'on considère l'unanimité en fait et non en droit ? L'unanimité ne peut-elle pas constituer le critère idéal de la vérité ? C'est en gros la thèse qui a été soutenue par le logicien et philosophe américain Ch. S. Peirce (1839-1914). [...]
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