Habituellement, la relation entre la science et la vérité semble aller de soi, et l'on a tendance à les associer naturellement, le discours scientifique apparaissant d'emblée comme un discours de vérité. Au-delà de ces évidences communes, se demander si la recherche scientifique est une recherche de vérité invite à s'interroger sur les rapports qu'entretiennent la science et la vérité. La recherche scientifique désigne, en premier lieu, l'ensemble des actions entreprises pour développer des connaissances, mais elle recouvre des aspects et des disciplines très différents (...)
[...] La démarche scientifique semble réunir les critères de recherche de vérité, réputée objective et vérifiable. Elle permet d'ériger la connaissance en vérité dans la mesure où elle construit un savoir avec des méthodes rigoureuses mettant en jeu la démonstration, comme en mathématiques, ou la vérification expérimentale, comme en physique. Mais quel type de vérité acquiert-on dans ces domaines scientifiques ? La vérité mathématique est de l'ordre de la vérité formelle, car ses objets n'existent pas dans la nature et elle ne dépend que de la raison. [...]
[...] Cette mise à l'épreuve par recherche de la réfutabilité, peut démontrer que l'hypothèse ne convient pas, mais ne permet pas de la confirmer. Dans ces conditions, la recherche expérimentale apparaît plutôt comme une recherche d'erreurs que comme une recherche de la vérité. La science travaille à l'élaboration de la connaissance avec des méthodes fondées sur la rigueur du raisonnement et la vérification expérimentale qui garantissent la validité des résultats. Mais en mathématique, il s'agit surtout d'une recherche de cohérence interne et les sciences expérimentales avancent souvent par correction d'erreur, ce qui interroge la nature de la vérité scientifique. [...]
[...] Comment sont-ils produits ? Et que produisent-ils ? La pensée mathématique est hypothético-déductive, c'est-à-dire, qu'elle mène à un savoir dans lequel tout ce qui est établi procède d'enchaînements déductifs. Ces longues chaînes de raison dont parle Descartes, s'enracinent d'une part dans des données posées par hypothèses, d'autre part constituent la vérification de ces hypothèses. La démonstration mathématique consiste donc à partir de ce qui est connu à vérifier ou produire de nouveaux objets. Et lorsque les outils existants ne suffisent plus, les mathématiciens inventent de nouveaux enchaînements démonstratifs et de nouveaux objets. [...]
[...] Mais dans quelle mesure en est-il ainsi, selon les domaines de la recherche scientifique ? Depuis leur apparition dans l'Antiquité, les mathématiques ont toujours fait figure de modèle de raisonnement pour accéder à la connaissance, comme inscrit par Platon sur le fronton de l'Académie d'Athènes : Nul n'entre ici, s'il n‘est géomètre C'est peut-être qu'elles constituent un outil invariant pour faire de la connaissance une science, alors que le monde de l'expérience est toujours en mouvement. L'objet sur quoi travaille le mathématicien, nombres, figures pures, est a priori c'est-à-dire indépendant de l'expérience sensible et n'a pas d'équivalence dans la réalité matérielle : deux morceaux de bois ne peuvent être parfaitement égaux. [...]
[...] Les vérités scientifiques sont seulement des outils ou des modèles pour expliquer le monde. Elles ne peuvent être établies définitivement et absolument. Elles sont relatives et comparable à un polygone auquel l'homme a ajouté des cotés sans jamais atteindre la perfection du cercle, qui est symbole de l'idéal de vérité (N. de. CUES). L'homme a toujours cherché à comprendre les lois de la nature (Saint Thomas d'Aquin) et la recherche scientifique incarne cette quête universelle. L'histoire montre qu'elles se sont dotées de méthodes intellectuelles et expérimentales de plus en plus rigoureuses et d'outils de plus en plus performants pour découvrir et fournir des explications valides aux phénomènes observés. [...]
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