L'idée de vérité est étroitement lié à l'idée de raison. Et c'est parce que notre pensée est capable de raison que nous pouvons accéder à la connaissance.
Cependant, n'y a t-i pas diverses sortes de vérités ? En effet, l'hypothèse d'un physicien ou d'un chimiste, soumise au verdict de l'expérience ne semble pas être du même ordre que la déduction mathématique.
Nous allons d'abord examiner en quoi consistent la thèse rationaliste et la thèse empiriste et en quoi elles s'opposent. Cette réflexion nous permettra alors, dans une seconde partie, de considérer le lien qu'il existe entre connaissance, erreur et vérité. Nous verrons enfin que la seule vérité rationnelle est la vérité formelle.
[...] Cette science traite des raisonnements formellement vrais. Puisque la rationalité s'exprime dans la cohérence de la pensée : cette cohérence se rapporte notamment à trois grands principes de logique, qui sont des principes rationnels : tout d'abord le principe d'identité, qui dit que A est A (autrement dit qu'une chose est ce qu'elle est [et rien d'autre]) ; ensuite on distingue le principe de non-contradiction, selon lequel une chose ne peut pas être elle même et autre chose (forme négative du principe d'identité) ; enfin le principe du tiers exclu, qui dit que une chose est nécessairement une chose ou autre chose (par exemple, il pleut ou il fait beau). [...]
[...] En revanche, lorsque je regarde un bâton dans l'eau, et que je le vois brisé, cela est totalement indépendant de ma volonté : les lois de l'optique font que je ne peux pas voir autrement le bâton que brisé, et même lorsque je me serais rendu compte de l'illusion, je continuerai à voir le bâton de la même manière. Quel est alors ce rapport entre l'erreur et la connaissance vraie ? C'est que la connaissance, la vérité ne nous est jamais donnée dès le départ, mais sont gagné progressivement sur l'erreur. Ainsi, dans les sciences physiques, la vérité n'est atteinte que progressivement, au fur et à mesure que nous rectifions nos erreurs. [...]
[...] Nos sens ne nous donnent accès, selon Platon, qu'à des choses singulières et diverses dans le temps : la vraie connaissance devra donc chercher ailleurs, dans le concept de chien ou, comme le dirait Platon dans l'Idée de chien. Or, seule la raison peut nous livrer cette Idée. Pour Platon, la connaissance, la vérité n'est donc accessible qu'à la raison. On retrouvera le rationalisme dans la science du 17ème siècle : Galilée dira que livre de la nature est écrit en langage mathématique autrement dit, que la structure du monde est mathématique, est qu'elle n'est donc accessible comme telle qu'à la raison. [...]
[...] Selon Hume, les lois de la physique ne sont donc absolument pas nécessaire : elles ne reposent que sur l'habitude que nous avons de voir les phénomènes se dérouler de telle et telle manière. Avec Hume, c'est donc toute la connaissance qui est relativisée, et le caractère absolu de la vérité également. Il semble impossible de trancher entre rationalisme et empirisme : mieux vaudrait peut-être alors penser, comme Kant, que la raison et les sensations ne s'opposent pas mais sont complémentaires. [...]
[...] On voit ainsi en quoi l'idée d'une vérité absolue semble illusoire : il nous est impossible d'atteindre une connaissance absolument vraie concernant la nature, le monde physique, puisque de nombreux cas peuvent nous échapper pour l'instant, qui remettront en cause la validité de nos théories. Il ne suffit donc pas qu'une théorie soit confirmée largement par l'expérience : il faudrait encore qu'on ne puisse pas dire que, dans tel cas, elle serait fausse, ce qui est impossible. La connaissance court donc toujours le risque de l'erreur. Il ne nous est pas possible d'être dogmatique, c'est-à-dire de considérer que l'on est en possession d'une vérité absolue. Nous reviendrons sur ce point plus loin. [...]
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