Tout le monde est persuadé de bien connaître ses opinions. Chacun y est d'autant plus attaché qu'elles semblent provenir du fond de lui-même, elles sont siennes.
De plus, l'opinion semble supposer la liberté de donner son assentiment, à un jugement qu'on croie en être l'auteur original ou qui se sente en accord avec celui d'un autre.
Et pourtant, aussi intimes soient-elles, aussi forte soit la conviction qu'engendrent les opinions, le sujet entretient peut-être sans s'en apercevoir un rapport d'extériorité avec elles.
Loin d'être l'expression vraie de sa pensée propre, l'opinion aurait pour origine l'influence du jugement d'autrui.
Mais l'opinion d'autrui n'est pas la seule source des opinions, celles-ci trouvent aussi leur origine dans des impressions issues de sensations où l'imagination et le corps jouent un rôle essentiel même s'il est souvent inaperçu ou inconscient (...)
[...] Elle tend à lier entre elles les propositions dan un ordre. Cet ordre vise à être rationnel et déductif. Pour autant, faut-il exclure la vérité du champ de la subjectivité ? Par vérité subjective, on entend en général la vérité intime du sujet individuel ou du groupe. De même qu'il y a une vérité de la foi ou de la conviction religieuse, qui ne s'appuie pas sur des preuves proprement rationnelles, mais sur des arguments sensible au cœur dirait Pascal, une vérité de l'art qui ne se prouve pas, car les preuves fatiguent la vérité, il y aurait une vérité de l'opinion. [...]
[...] La vérité Tout le monde est persuadé de bien connaître ses opinions. Chacun y est d'autant plus attaché qu'elles semblent provenir du fond de lui-même, elles sont siennes. De plus, l'opinion semble supposer la liberté de donner son assentiment, à un jugement qu'on croie en être l'auteur original ou que se sente en accord avec celui d'un autre. Et pourtant, aussi intimes soient-elles, aussi forte soit la conviction qu'engendrent les opinions, le sujet entretient peut-être sans s'en apercevoir un rapport d'extériorité avec elles. [...]
[...] Mais il est utile de marquer l'opposition entre le philosophe tel Socrate qui incarne le souci d'une recherche désintéressée de la connaissance vraie et celle des sophistes, sorte de marchands de croyances qui se contentent de l'apparence du savoir et s'en tiennent au niveau de la doxa qu'ils tentent de faire passer pour vraie. La connaissance, au sens strict, prétend donc saisir le vrai. Ainsi, les jugements de connaissance visent à dire les choses, non comme le sujet les juge, mais comme elles sont, indépendamment de tout point de vue particulier. C'et ainsi que l'on définit la vérité : c'est l'adéquation entre le jugement et l'état de chose qu'il vise. [...]
[...] Car, avoir une opinion, c'est oser affirmer, c'est se risquer à juger. La vérité est dans le mouvement que l'esprit fait contre lui-même, à partir de son premier jugement. En ce sens, Bachelard a pu écrire dans le nouvel esprit scientifique, qu'à la différence de la connaissance scientifique, l'opinion, elle, ne pense pas. En concevant la vérité comme évidence dont les critères sont la clarté et la distinction, Descartes pense pouvoir se donner les moyens de connaissance ; pour y parvenir, il faut faire usage de sa raison. [...]
[...] De même, c'est par expérience vague et non par la connaissance certaine que l'on se sait soi-même mortel. Mais la mort n'est qu'une opinion tant qu'on est en vie. Mais une opinion même vraie reste une opinion ;Il faudrait distinguer l'opinion de l'erreur, car l'opinion n‘est pas une erreur. Il faudrait dire alors qu'à une opinion, on ne peut qu'opposer une autre opinion, tandis que corriger une erreur est le mouvement même de la connaissance. Ce qu'il y a de faux dans l'opinion, ce n'est pas l'opinion elle-même, c'est le fait de vouloir y rester. [...]
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