Lorsque Pascal écrit dans ses Pensées : « Plaisante justice qu'une rivière borne : vérité au deçà, des Pyrénées, erreur en deçà », il attire notre attention sur un élément intéressant de la notion de vérité, à savoir sur son caractère relatif et d'une certaine mesure sur son caractère subjectif. Dans ces conditions, il est légitime de poser la question : la vérité dépend-elle de nous ? Cette question recèle de multiples facettes dans la mesure où le « nous » peut renvoyer à l'homme comme individu avec sa propre subjectivité ou à un groupe d'hommes partageant des opinions communes. Est-ce moi en tant que subjectivité particulière qui produit la vérité ou en-est-elle le critère ? Que vaut cette vérité subjective ? La vérité dépend-elle plutôt d'un « nous » collectif, d'un accord des esprits ? La vérité est-elle singulière ou universelle ? Nous est-elle accessible ou n'est-elle qu'un idéal impossible à atteindre ?
[...] La vérité se distingue donc omme ce qui fait l'accord des esprits, elle dépend d'un nous collectif qui pose des conventions. Cependant, le fait que la vérité ne repose que sur des conventions pose problème, car c'est la valeur même de la vérité qui est remise en cause puisqu'elle n'est plus une fin en soi. Nous avons vu qu'une théorie scientifique ne peut être considérée de manière définitive comme la représentation vraie de la réalité. Elle n'est pas un modèle de compréhension non plus. [...]
[...] Etablir une vérité fait donc l'objet de méthodes variées. Pour comprendre l'espace, on peut choisir la théorie d'Euclide ou lui préférer les géométries nées au XIXème siècle comme celle de Riemann (qui part du postulat que l'on peut faire passer deux parallèles à une droite donnée par un même point), en physique on peut préférer telle ou telle conception de la lumière, mais la vérité désigne finalement le point d'accord entre les esprits d'une communauté de sujets. La vérité dépend d'un nous collectif. [...]
[...] Cependant, le conventionnalisme remet en cause l'idée d'une vérité absolue : la vérité n'est pas la simple réalité, il y a nécessairement un travail de traduction, de reformulation. La vérité mêle à la fois la perception d'une réalité et sa transformation par le sujet, ce qui a pour conséquence que l'essence des choses ne nous soit pas accessible et que la vérité perde son caractère absolu. Dès lors, la vérité dépend de la volonté du sujet d'en faire ou non une exigence, c'est-à-dire qu'elle doit être plutôt considérée comme une valeur. [...]
[...] Dans ces conditions, il est légitime de poser la question : la vérité dépend-elle de nous ? Cette question recèle de multiples facettes dans la mesure où le nous peut renvoyer à l'homme comme individu avec sa propre subjectivité ou à un groupe d'hommes partageant des opinions communes. Est- ce moi en tant que subjectivité particulière qui produit la vérité ou en- est-elle le critère ? Que vaut cette vérité subjective ? La vérité dépend- elle plutôt d'un nous collectif, d'un accord des esprits ? La vérité est-elle singulière ou universelle ? [...]
[...] La vérité ne peut donc pas dépendre de notre subjectivité, elle doit être universelle et éternelle. La vérité est recherchée et approchée à travers a connaissance scientifique, mais elle n'est jamais définitivement trouvée. La vérité se présente tout d'abord comme une exigence, et en ce sens, elle nous implique. Dans un second temps, nous allons considérer la question posée sous l'angle du nous collectif et montrer que la vérité dépend de l'accord des esprits. En prenant appui sur la définition que donne Saint Thomas d'Aquin dans la vérité comme adéquation de la chose et l'esprit on peut dire que la vérité dépend de la saisie d'une chose par l'esprit. [...]
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