Le sens commun dit que la vérité libère, mais que toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. Il fait aussi comme s'il voulait la vérité avec son intimidant « dis-moi la vérité », mais ne désire que des vérités non préjudiciables. Comment comprendre cette ambivalence et ambitendance ? Que veut-on dire quand on affirme que la vérité libératrice ? (...)
[...] Être libre, c'est pouvoir choisir en connaissance de cause avons-nous dit : prenons un exemple : si en la caverne se trouvent des ivrognes, ces ivrognes peuvent choisir entre pouvoir et ne pas boire : ils peuvent choisir les chaînes de l'ivresse ou faire l'acte de se délivrer de ces chaînes. Mais alors, l'ivrogne peut mieux choisir s'il connaît la vérité de son désir de boire et les répercussions de ce désir. C'est en se connaissant véritablement que l'ivrogne agira et peut-être se changera. [...]
[...] Peut- on encore alors parler de liberté ? Être libre, dit-on, c'est pouvoir faire ce qui nous plaît ou ce que l'on veut. Or, ce n'est ni le cas des prisonniers en la caverne, ni le cas de ceux qui sont esclaves de leurs désirs et caprices. Les prisonniers en la caverne n'ont pas la liberté d'aller et de venir par exemple. Et les prisonniers en la caverne n'ont pas non plus la liberté de faire ce qu'ils veulent puisque vouloir suppose une détermination libre par soi-même, à partir d'une décision libre fondée sur un choix entre deux possibles au moins. [...]
[...] Le prisonnier libéré doit retourner dans la caverne car il se sait maintenant responsable de l'éducation des autres et de leur libération du joug des montreurs de merveilles Mais ces autres refusent celui qui revient, se moquent de lui et le condamnent (allusion directe à la vie et à la mort de Socrate). L'esclavage des désirs et des illusions qui y sont liées, entretenues par d'autres en vue d'aliéner, les rend incapables à la recherche et à la reconnaissance de la vérité. La servitude est immédiatement si agréable. Il est si aisé d'être mineur écrira Kant. Pour beaucoup d'hommes, l'envers de la vérité est le mensonge. [...]
[...] En quel sens peut-on dire que la vérité est libératrice ? appui : Platon : Allégorie de la caverne Introduction rapide : le sens commun dit que la vérité libère, mais que toutes les vérités ne sont pas bonnes à dire. Il fait aussi comme s'il voulait la vérité avec son intimidant dis-moi la vérité mais ne désire que des vérités non préjudiciables. Comment comprendre cette ambivalence et ambitendance ? Que veut-on dire quand on affirme que la vérité libératrice ? [...]
[...] On oublie trop souvent que les hommes subissent des servitudes par consentement, car la liberté fait peur (cf. Sartre), parce que la liberté engage, parce que la liberté est opposition de soi de l'homme qui se choisit, de préférence en connaissance de cause. Mais pour être homme libre, il faut alors ne pas confondre servitude et déterminisme : pour cela, il faut penser. On comprend alors que si déterminismes il y être libre consiste à penser la vérité de ces déterminismes. [...]
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