La question nous invite ici à réfléchir à propos de la notion de vérité, qui est le véritable sujet du devoir. La recherche s'ouvre sur la relation que celle-ci entretient avec le temps : lui est-elle soumise ? Reste tout d'abord à analyser ce que l'on entend par l'emploi de ces termes précis. Il semble tout d'abord que la vérité puisse être entendue de plusieurs manières divergeant les unes par rapport aux autres. Car au premier abord, il semblerait que le sens commun voie dans le mot "vérité" un synonyme du terme "connaissance".
La vérité, au sens philosophique du terme, se définit généralement par sa permanence et son universalité. Mais n'est-ce pas prétentieux, voire dogmatique, d'accorder une telle unicité à ce concept ? Car il nous paraît normal, à nous sujets, que les vérités s'effacent les unes les autres, évoluent au cours du temps… Mais peut-on en rester là ?
Dès lors, faire de la vérité, fût-elle La Vérité, un concept soumis au temps, n'est-ce pas lui retirer sa spécificité, lui permettant justement d'être distinguée de toute autre forme de connaissance ? Comment s'articulent vérité et temps ? Influent-ils l'un sur l'autre ? La vérité est-elle soumise au temps ? Ou au contraire, sont-ce deux concepts totalement indépendants l'un vis-à-vis de l'autre ?
[...] Notre condition d'Hommes pourrait expliquer cela, dans le sens ou nos sens nous trompent dans notre expérience humaine de la vie. Ils constitueraient ainsi un obstacle dans l'accession à la vérité absolue, qui est donc compromise. Dans le Ménon, Platon met en scène Ménon et Socrate, qui s'interrogent sur la vertu de l'homme et sa capacité de réminiscence. Socrate s'appuie en effet sur une hypothèse, celle selon laquelle nous ne sommes pas aussi ignorants que ce que nous croyons, en prenant exemple en mettant un des esclaves du jeune Ménon, analphabète et sans aucune éducation, au défi de trouver quelle doit être la longueur des côtés d'un carré pour que sa surface initiale soit doublée, passant ici de 2 pieds carrés à 4 pieds carrés. [...]
[...] Ainsi, la connaissance est intimement liée à l'expérience, qui permet l'apprentissage de notre environnement. Ainsi, la connaissance produit des concepts, au contraire de la pensée, qui elle, produit des idées. La vérité, au sens philosophique du terme, se définit généralement par sa permanence et son universalité. Mais n'est-ce pas prétentieux, voire dogmatique, d'accorder une telle unicité à ce concept ? Car il nous paraît normal, à nous sujets, que les vérités s'effacent les unes les autres, évoluent au cours du temps Mais peut-on en rester là ? [...]
[...] Le philosophe d'origine russe Vladimir Jankélévitch développe ce point au cours de son ouvrage L'Ironie, en insistant sur la gravité des conséquences possibles dans le cas de l'annonce d'une vérité trop précocement. Il faut selon lui laisser l'esprit s'habituer car la pensée, en mûrissant, va de la lettre à l'esprit et traverse successivement des plans de vérité de plus en plus ésotériques Ce stratagème permet ainsi d'atténuer les conséquences parfois néfastes de la vérité. Finalement, cette étude a permis de mettre en évidence que temps et vérité sont intimement liés, mais différemment que ce que l'on peut imaginer au premier abord. [...]
[...] Ce type de vérité paraît donc indétrônable dans le temps, aussi longtemps soit-il. Il ne faut cependant pas croire que la vérité n'a absolument rien à voir avec le temps. En effet, si en elle-même, la vérité est indépendante du temps, ce dernier joue un rôle dans le rapport que nous avons en tant qu'individus avec la vérité, qui devient alors en un sens soumise aux aléas du temps qui passe inéluctablement. Car bien qu'il soit possible que nous ayons la vérité présente en notre âme éternellement, notre accès à la vérité n'en est cependant pas inné. [...]
[...] Car chacun de nous a au moins un, si ce n'est plus, défaut l'empêchant cet accès aux vérités. Un superstitieux aura par exemple du mal à se débarrasser de ses croyances qui l'empêchent de voir la réalité des objets ; un homme rempli de préjugés ne saura pas s'en défaire immédiatement, et mettra du temps à réaliser qu'ils sont une entrave à cette quête de vérité, etc . Dans Le Monde du Zen de Nancy Wilson Ross, par exemple, le personnage principal voit chaque nuit apparaître a lui le fantôme de son épouse décédée, à qui il avait fait la promesse qu'il ne côtoierait jamais aucune femme, après s'être épris d'une autre avec qui il s'était fiancé. [...]
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