« Toute vérité n'est pas bonne à dire ». Cette expression est très évocatrice de la complexité qui réside derrière la notion de vérité. Tiraillé entre vérité et mensonge d'une part, entre sincérité et erreur d'autre part, l'Être humain a, tout au long de son Existence, un rapport à la vérité qui le contraint à analyser la réalité et à peser ses mots en fonction de cette dernière. La recherche de la vérité est ce qui caractérise le comportement humain ; la vérité étant définie depuis Thomas d'Aquin au XIIIème siècle comme une correspondance ou adéquation entre l'intelligence qui conçoit, l'esprit et la réalité d'une part, et considérée comme une propriété du langage, non du réel d'autre part. Sans la vérité, l'Homme n'imagine pas faire évoluer la société dans laquelle il vit, ne serait-ce que pour l'avancée des Sciences . Toutefois, « toute vérité n'est pas bonne à dire » selon le contexte et l'interlocuteur présents au moment de l'élocution. En effet, le fait de « se rendre l'évidence » n'est pas chose facile, car cela implique une autocritique de sa pensée et la réaction du sujet face à la remise en cause de son jugement de la réalité peut être violente. Ainsi, la vérité peut être une contrainte dans la mesure où une contrainte est caractérisée par un rapport de forces conditionné par une nécessité. Ici, la nécessité est celle d'avoir un rapport fidèle à la réalité, que ce soit dans les relations avec autrui ou tout simplement avec soi-même, la notion d'éthique est omniprésente dans la société actuelle. Cette « correction de la réalité » peut pourtant être libératrice et « soulager » l'individu du poids de l'erreur, et de l'illusion, la liberté étant une nécessité non contraignante.
[...] Aussi, seule la confrontation avec la réalité et l'acquisition d'un jugement véridique permet aux Hommes de lever le voile sur ses illusions, ses erreurs et des idées délirantes. Par cette seule action, la vérité rend à l'Homme sa liberté originelle, car il dispose du libre arbitre. De même, l'avancée des sciences dures ne serait pas possible sans l'existence de théories nécessaires avérées. Libératrice du savoir, la vérité est donc une ouverture au monde, autant qu'elle est libératrice de la conscience de l'individu qui a besoin de l'exprimer pour se sentir soulagé. [...]
[...] La vérité est donc dans cette situation non pas une contrainte, mais une obligation. Or, comme l'affirme Socrate, «Nul n'est méchant volontairement.». Ainsi, l'Homme n'est pas méchant par choix, il est ignorant. Et c'est cette ignorance qui le mène à commettre le mal involontairement tandis qu'il souhaite faire le bien. Cette citation peut être mise en parallèle avec le comportement d'un individu qui s'oblige à cacher la vérité à son interlocuteur par souci de sensibilité. Il souhaite en effet ne pas le heurter à la dure réalité et pourtant, le confinant ainsi dans une ignorance confortable, ce dernier l'empêche grandir» en affrontant la vérité avec difficulté; cette étape étant essentielle pour accéder aux vertus libératrices de la vérité. [...]
[...] De plus, la recherche de la vérité est également contraignante dans la mesure où elle nécessite une remise en question et une auto-critique de soi et de la manière dont on perçoit la réalité. La communication à autrui de ce décalage qui peut exister entre sa croyance de la réalité et la véritable réalité est aussi une barrière que l'individu ne franchit pas avec aise. Il est cependant possible d'envisager la notion de vérité davantage comme une obligation qu'en tant que contrainte, car elle dépend de la volonté du sujet qui souhaite l'approprier ou non. [...]
[...] La vérité contraint donc l'Homme à prendre du recul entre sa propre pensée, celle des autres et la réalité. Cette contrainte est marquée par la difficulté à se remettre en question et à réenvisager sa propre vision de la réalité et de celle d'autrui pour échapper à la crédulité et à l'erreur. Ainsi, la vérité est contraignante dans la mesure où elle force le sujet à se remettre en cause et à affronter les difficultés du savoir et de la communication afin d'avoir une vision du réel juste. [...]
[...] La Vérité est-elle contraignante ou libératrice ? Toute vérité n'est pas bonne à dire Cette expression est très évocatrice de la complexité qui réside derrière la notion de vérité. Tiraillé entre vérité et mensonge d'une part, entre sincérité et erreur d'autre part, l'Être humain tout au long de son Existence, un rapport à la vérité qui le contraint à analyser la réalité et à peser ses mots en fonction de cette dernière. La recherche de la vérité est ce qui caractérise le comportement humain ; la vérité étant définie depuis Thomas d'Aquin au XIIIème siècle comme une correspondance ou adéquation entre l'intelligence qui conçoit, l'esprit et la réalité d'une part, et considérée comme une propriété du langage, non du réel d'autre part. [...]
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