Vérité, représentation adéquate, connaissance, relative, expérience, certitudes, partageable, alternative, paradoxe, question, conformité, tort, croyance, sensible, l'Essai philosophique concernant l'entendement humain, table rase, John Locke, sensations, Hume, l'Enquête sur l'entendement humain, stabilité causale, science, langage, convention, signification générale, Hobbes, le Léviathan, les Méditations métaphysiques, Descartes, empirisme, l'allégorie de la caverne, République, Platon, réel, substance, travail, raison, Discours de la méthode, le Gorgias, Socrate, l'Académie platonicienne, Athènes, méthodique, Galilée, critère universel, dogme du rationalisme, lois de la physique, raison pure, La Formation de l'esprit scientifique, Bachelard, physique newtonienne, interaction, Le Nouvel Esprit scientifique
Quand nous prétendons avoir la connaissance de quelque chose, nous affirmons en détenir la vérité. Nous jugeons par conséquent en avoir établi la représentation adéquate, car est vraie l'idée d'une chose qui correspond à ce qu'elle est réellement. Alors, aucune connaissance ne devrait être relative à un seul individu, mais devrait être partageable. Or, nous faisons constamment l'expérience du contraire : en voulant partager ce que nous pensons vrai, nous nous heurtons aux certitudes des autres et à leur refus d'admettre ce que nous pensons savoir. De là nous en concluons : « À chacun sa vérité.»
[...] Car une connaissance peut fort bien être complètement conforme à la forme logique, c'est-à-dire ne pas se contredire elle-même, et cependant être en contradiction avec l'objet , dit Kant dans la critique de la Raison pure. Ce critère de vérité formel ne peut alors s'appliquer à toute expérience de la réalité : et toute expérimentation qui a lieu dans les cadres formels de la théorie et qui est renouvelable en laboratoire correspond à des objets construits rationnellement. Par conséquent, on ne peut partager aucune vérité universelle, sauf par un accord formel. [...]
[...] La science peut-elle atteindre le partage universel de la vérité ? La science est le partage de la vérité établie par la raison Le jugement de la raison sur les choses qu'elle définit par-delà l'expérience immédiate est la condition d'une connaissance universellement partageable. Il établit l'idée vraie, qui ne peut être qu'unique. L'opinion admet que la vérité est propre à chacun, mais c'est incohérent, car le concept de vérité ne peut admettre que les idées soient multiples, changeantes et contradictoires donc impartageables S'il existe une vérité, il faut que le dialogue permette d'obtenir une absence de contradiction entre les esprits. [...]
[...] Mais aucun ne devient la vérité : elle n'est jamais un acquis définitif. Au contraire, elle est le mouvement lui-même de la formation de la pensée scientifique. Descartes a compris que la réalité était le produit d'une inspection de l'esprit , mais il a cru que le mouvement s'arrêtait à la démonstration mathématique. L'empirisme a eu raison de lui rétorquer que le réel n'était jamais la et que l'expérience contredisait la logique, mais il a rendu impossible toute connaissance. Kant a tenté de dépasser cette contradiction, mais il pose un réel inaccessible. [...]
[...] La connaissance scientifique est toujours historique, relative et provisoire dans une histoire qui nécessite des révolutions mentales et une communauté de savants pour faire accéder de nouveaux objets à l'analyse. Mais, comme le dit Bachelard dans Le Nouvel Esprit scientifique, la science crée de la philosophie . Même si sa complexité nous est souvent inaccessible, nous pouvons partager avec elle le sens de sa démarche : elle nous invite à comprendre que tout savoir n'existe que dans un dialogue permanent où nous sortons des conventions de langage pour construire ensemble de nouvelles significations. [...]
[...] La vérité est donc l'accord des raisons entre elles sur l'essence des choses et jamais sur leur apparence. L'empirisme a réduit la vérité à l'opinion, elle reste donc nécessairement impartageable. Cela suppose que la réalité ne se donne pas immédiatement dans les sensations, et que nous avons à l'établir par d'autres moyens : c'est le sens du travail de la raison. Ainsi, dans les Méditations métaphysiques, Descartes redéfinit la nature de la perception : ce n'est pas recevoir des qualités sensibles extérieures et en tirer ensuite l'idée de la chose, car jamais on n'obtiendrait une connaissance, mais toujours une conjecture valable pour soi. [...]
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