Dire la vérité, Charles-Marie Leconte de Lisle, Jean d'Ormesson, vérisimilitude, Karl Raimund Popper, Hirschman, mécontentement, devoir moral, Kant
Selon Jean d'Ormesson , "la vérité avance en ordre dispersé". Il prend pour illustrer ce propos le fait que la Terre soit ronde et explique que "plusieurs siècles après nos Grecs, il y aura encore des philosophes, des écrivains, des gens d'Église et d'étude" ainsi que "les gens de la rue" qui refuseront cette vérité. Pourtant, elle est tout ce qui a de plus simple, elle est une sphère. Néanmoins, cette vérité s'oppose à tout ce qui a pu être expliqué et considéré comme vrai durant des siècles. Charles-Marie Leconte de Lisle (1818-1894), écrivain et poète français, a déclaré "On a mécontenté tout le monde ? Il y a des chances pour que l'on ait dit la vérité" apparaît comme une invitation à penser les rapports qu'entretiennent les Hommes et la vérité.
Charles-Marie Leconte de Lisle (1818-1894), écrivain et poète français, a déclaré "On a mécontenté tout le monde ? Il y a des chances pour que l'on ait dit la vérité" apparaît comme une invitation à penser les rapports qu'entretiennent les Hommes et la vérité.
[...] Pour lui, dire la vérité est la base d'une vie commune pour l'Humanité tout entière. B. La nécessité d'effectuer une analyse de type « coût-avantage » S'il existe, en théorie ce devoir de dire la vérité, celui-ci connaît des exceptions. Si la vérité est un idéal, il est nécessaire d'opérer une certaine analyse correspondant au modèle « coût-avantage ». En d'autres termes, s'il faut dire la vérité, dans certaines circonstances il est important de ne pas dire la vérité. Ainsi, les faits renversent ce devoir : des circonstances particulières feront que dire la vérité risquerait d'entraîner non pas le bien, mais le mal. [...]
[...] En d'autres termes, c'est se demander si la vérité est ou non bonne à dire. À cet égard la vérité est-elle nuisible ? Est-elle blessante ? Est-elle libératrice ? Est-elle utile ? La vérité doit- elle prendre une manière plutôt qu'une autre pour s'exprimer, et ce, dans une optique de ne pas blesser, de ne pas heurter les croyances de chacun ? De même, peut-elle être dite à n'importe qui ? N'importe quand ? Il apparaît donc intéressant de se demander si la vérité doit être exprimée au risque pour l'orateur de mécontenter son interlocuteur. [...]
[...] En d'autres termes, tous les interlocuteurs n'ont pas un droit égal à la vérité : l'interlocuteur qui ne s'oppose pas au bien de l'orateur a droit au vrai. Certes dire la vérité serait alors pour lui constitutif d'un devoir moral, pourtant ce devoir n'est pas absolu, il est tout à fait modulable en fonction de l'interlocuteur. Ce devoir est donc pour lui malléable et il s'oppose à cet égard à l'absolutisme présent dans la théorie de Kant. Néanmoins, toujours dire la vérité en toutes circonstances peut amener à des situations effroyables. En réalité, dire la vérité c'est faire certains choix pour celui qui la dit. [...]
[...] Le mécontentement, pour sa part, peut se définir selon le dictionnaire Larousse comme étant un sentiment, un état d'indignation de quelqu'un, d'un groupe qui est mécontent. Ce terme renvoie sûrement aux réactions individuelles par rapport, par exemple, à une situation, un constat, une parole. D'ailleurs, Hirschman[4] envisage trois réactions possibles face à un mécontentement. Il y a d'abord l'exit, c'est-à-dire la défection, la fuite. Il y a ensuite le voice, c'est-à-dire la prise de parole ou bien encore la protestation et finalement le loyalty et donc en d'autres termes la loyauté ou bien encore la fidélité ce qui exclut les deux premières réactions possibles. [...]
[...] Si la vérité peut blesser une personne dans ses sentiments par exemple, elle peut aussi bien conduire à sa perte. Cette réalité pousse à nuancer cette hypothèse qui réside dans le fait de devoir de dire la vérité. En fait, si la vérité peut être libératrice pour l'Homme, elle peut aussi être nuisible. Pourtant, ne serait-il pas opportun de dire la vérité sans considération de son utilité ? Dit autrement, la vérité ne devrait-elle pas toujours être dite ? Comment et par quels moyens y procéder ? [...]
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