Il est généralement admis qu'il faut dire la vérité ; les parents apprennent à leurs enfants qu'il est mal de mentir. Pourtant, certains mensonges sont reconnus comme étant nécessaires ; une expression commune remarque que « toute vérité n'est pas bonne à dire ».
Il faut alors se demander si l'on doit toujours dire la vérité.
Nous serions alors dans l'obligation de transmettre ce qui est, ou ce qui nous paraît être, à un interlocuteur quelconque, et cela sans exception (...)
[...] Enfin, la morale peut rejoindre la préoccupation pratique: la vérité ou le rapport exact du réel me donne des prises pour agir. Lorsque l'on demande son chemin, on attend de l'autre qu'il alimente notre liberté d'action. Plus gravement, un homme qui ne dit pas à un autre qu'il est en danger se rend coupable d'une faute morale, car, outre la mise en danger elle-même, il détruit consciemment le principe moral d'un partage de la vérité entre sujets qui se reconnaissent mutuellement libres et responsables. [...]
[...] Il n'est pas absolu. Il faut dès lors être capable d'exercer son jugement, de faire preuve de prudence afin de discerner les moments et les circonstances où il faut dire ou taire la vérité. Le problème se pose dans des situations difficiles où il n'est pas évident de décider. Dans les circonstances normales. Celle-ci implique le désir de se rapporter avec clarté aux autres hommes. Les exceptions devront donc être admises avec prudence, au nom d'autres impertinents éthiques aussi solidement établis que possible. [...]
[...] Nous pouvons nous trouver devant un dilemme moral qui placera, dans une circonstance donnée, le devoir de véracité sous une exigence plus haute. Entre le devoir de dire la vérité et celui de préserver la santé morale d'un ami, auquel obéir ? Ici encore, il faut faire preuve de cette vertu qu'Aristote appelait la prudence. Celle-ci consiste à trouver à chaque fois la réglé d'action la plus juste en évaluant les différents paramétrés particuliers d'une situation: à l'égard de qui suis-je en train d'âge? Comment agir de la façon la plus appropriée? Combien de temps? [...]
[...] Il faut donc que l'on puisse compter sur la véracité mémé si, bien sûr, elle ne peut jamais être totalement garantie. Mais le contrôle public permet de s'assurer que ce qui intéresse la Cité soit connu. Ainsi, les Grecs avaient-ils institués une évaluation régulière des politiques menées par la Cité, publique et rigoureuse, la docimasie, proche de l'action de notre actuelle Cour des comptes. Enfin, la véracité est la condition de l'élaboration de valeurs communes qui, en deçà du droit, associent les individus dans un ensemble cohérent. [...]
[...] Il met en pieuvre le tact du jugement qui mesure ce qui convient dans une situation donnée. Il n'est jamais absolument certain de faire ce qu'il faut, mais il ne se cache pas derrière la mauvaise foi. Il s'agit donc d'être ferme sur le principe, mais de l'accorder aux circonstances. Dire la vérité apparaît comme une exigence à la fois juridique, politique et morale. Aucune relation morale, aucun ensemble de lois, aucune communauté politique ne serait possible sans que soit respectée une véracité générale sinon universelle, que le plus grand nombre, sinon tout le monde, respecte. [...]
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