De quelles qualités ma parole fait-elle preuve ? Naturellement, la réponse serait positive. C'est ma propre parole, elle est vraisemblable et fondée, je crois à ce que je dis. Ma parole fait preuve de sincérité. Si évidente que soit cette réponse, elle n'est pourtant pas suffisante. Car en effet, pour être valable, ma parole doit remplir certaines conditions pour être acceptée et reconnue, notamment la véracité. Rien ne prouve que je ne mente pas en répondant à cette question, ou même que je ne mente pas à longueur de temps. Aussi, il peut y avoir erreur, comme lorsqu'on attend ce qui n'arrivera pas ou qu'on suppose ce qui n'est pas arrivé, on peut se tromper sur soi-même et se prendre pour un autre que l'on n'est pas réellement. Cependant, la parole émanant du sujet « je » reconnu par sa singularité peut être véridique et plus encore, elle peut posséder des valeurs importantes pour la vie en société.
La question ici est de déterminer les qualités de ma parole ?
[...] Je peux en effet douter que les autres pensent. Dans sa lettre au marquis de Newcastle du 23 novembre 1946, Descartes s'intéresse à cette question. Rien en dehors de la parole ne pourrait me permettre de savoir de manière certaine que les autres ont une âme parce que les paroles expriment des pensées ou idées qui se trouvent en elle, qui ne peuvent être conçues et pourtant exprimées que par elle. Mais, pour éviter toute confusion, Descartes précise d'une part que ma parole peut être remplacée par des signes et d'autre part qu'il faut ajouter à la présence de ma parole deux conditions : sa mise en situation et qu'elle ne soit pas l'effet des passions. [...]
[...] Chacun des citoyens met en commun sa personne sous la direction de la volonté générale, chacun se donnant à tous ne se donne à personne Ma parole ainsi décrite est nécessaire à une bonne vie sociale, car elle a des attributs qui sont déterminants pour la société. Ainsi, ma parole vaut la bonne marche de la société. Par la reconnaissance de moi en tant que sujet, je peux par la suite reconnaître l'existence des autres et enfin permettre l'organisation de la société grâce à la promesse de ma parole politique et au pardon. Ma parole a donc des qualités indéniables : elle est symbolique, car elle est à la base de tous les rapports humains. [...]
[...] Par conséquent, ma parole me donne inconsciemment conscience de toute ma personne. Je découvre en moi des désirs refoulés et je réalise que je suis en train de me construire et donc j'assume le je A présent, je me connais mieux, mais ma parole n'a pas pour seul but de me reconnaître moi. Je ne vis pas seul et je dois donc reconnaître l'existence des autres. C'est la pensée, la conscience qui est la condition sans laquelle il ne serait pas possible de s'exprimer. [...]
[...] Il ne faut pas que les signes soient liés à des passions, c'est- à-dire que le cri du chien n'est qu'une réaction mécanique et plus encore le perroquet du capitaine Haddock qui semble capable de former des signes à propos, n'est pas un homme. Il ne faut pas être anthropomorphique. Ainsi, ma pensée et donc ma parole est la condition nécessaire de la parole des autres. Ma parole a une valeur symbolique dès lors que par l'intermédiaire de ma pensée elle permet la reconnaissance de l'existence des autres. [...]
[...] Ces deux troubles de la parole représentent les satisfactions des désirs réprimés. Par la manifestation des lapsus et des erreurs d'écritures, je peux mieux me connaître, car je vois ce que je veux inconsciemment, je prends conscience de mes désirs refoulés. D'autre part, la psychanalyse aide l'individu à se reconnaître en tant que sujet. Dans la psychanalyse sauvage qui est une expression de Freud, le patient est objet d'interprétation, son comportement a une correspondance avec une pathologie. Ce schéma est un schéma qui se base sur l'étude des signes de Saussure : le signe fait référence à autre chose. [...]
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