La validité d'un raisonnement suffit-elle à garantir la vérité de ce qu'il démontre ?

Résumé du document

La logique a notamment pour fin de dépister les erreurs de raisonnement et de fixer ceux qui sont valables. Science formelle, elle fait abstraction du contenu et de la vérité des propositions d'un raisonnement et ne s'intéresse qu'à l'enchaînement formel de celles-ci. Il convient donc de dissocier la forme du raisonnement de son contenu (...)

Extraits

[...] La validité d'un raisonnement repose-t-elle uniquement sur sa forme ? Il semble à première vue clair qu'on ne saurait se contenter d'un raisonnement formellement vrai pour garantir la vérité de sa conclusion. Si l'on admet que ce qu'il faut démontrer, le demonstrandum, consiste dans la conclusion du raisonnement, l'on sait que la validité de la conclusion dépend aussi de la valeur des prémisses ou des points de départ du raisonnement. Mais cette attention à la forme, si elle se fait au détriment du contenu, comme l'avait bien remarqué Descartes dans son Discours de la méthode, risque aussi de rendre la démarche rationnelle stérile, purement scolaire. [...]

[...] On serait donc tenté de considérer que la valeur d'un raisonnement tient à son contenu. Il s'en faut pourtant que, même en mathématiques, nous puissions toujours saisir intuitivement cela que le mathématicien démontre. Lorsqu'il fait des opérations, lorsque, par exemple, dans un calcul il intègre par une représentation symbolique la notion de limite tendant vers l'infini, point n'est besoin, point n'est nécessaire, point n'est utile même qu'il ait une représentation très claire de ce qu'est l'infini mathématique. Il faut cependant que l'usage d'un signe symbolique qu'il utilise soit strictement réglé. [...]

[...] La validité d'un raisonnement suffit-elle à garantir la vérité de ce qu'il démontre ? Introduction La logique a notamment pour fin de dépister les erreurs de raisonnement et de fixer ceux qui sont valables. Science formelle, elle fait abstraction du contenu et de la vérité des propositions d'un raisonnement et ne s'intéresse qu'à l'enchaînement formel de celles-ci. Il convient donc de dissocier la forme du raisonnement de son contenu. De ce point de vue, la question posée peut se traduire ainsi : une proposition formellement vraie peut-elle être matériellement fausse ? [...]

[...] Conclusion Au total, il est clair que la rigueur formelle d'un raisonnement ne saurait garantir la vérité de ses conclusions. Il n'est ni souhaitable, ni sain de se fier à l'apparence logique d'une construction rationnelle pour s'épargner la nécessité de faire attention. Rien ne remplacera la présence à cela qu'on juge : aucune procédure rationnelle, quand bien même aura-t- elle la valeur d'une démonstration en règle, ne doit se substituer à l'attention de celui qui juge. L'attention est la prière de l'esprit (Malebranche) et la principale gardienne de vérité. [...]