Prendre le train ou l'avion, téléphoner, passer une radiographie sont des gestes qui font partie de notre quotidien. Chaque jour, nous avons affaire aux retombées techniques de la recherche scientifique, et notre vie s'en trouve améliorée. Nous profitons de meilleurs soins, de plus grandes facilités. Aussi sommes-nous parfois tentés de vouer une sorte de culte au dieu technique à qui nous sommes tant redevables.
Nous en venons à juger le tout par la partie, et à faire de l'avancement technique le trait majeur d'une civilisation. Mais ce trait majeur en fait-il la valeur? Plus généralement, la valeur d'une civilisation est-elle fonction de son développement technique?
[...] La maîtrise de la pensée comme celle du monde n'est pas concevable sans elle. Mais reconnaître ce que la culture humaine doit aux techniques est une chose; juger des autres cultures en fonction principalement de son développement technique en est une autre. Le risque est alors de rester aveugle aux richesses et à la valeur de la culture des sociétés non industrialisées, et de les appréhender négativement, en désespérant d'y trouver l'accumulation d'innovations techniques qui sont le quotidien de l'Occident. [...]
[...] Il contribue ainsi à promouvoir ce que l'on appelle le «relativisme culturel et dissocie définitivement la valeur d'une civilisation de son développement technique. Or, d'autres choix que le choix technique sont possibles. L'ethnologue américaine Ruth Benedict (1887-1948) a même fait de la notion de choix une notion capitale en ethnologie. Selon elle, toute culture se définit par une certaine sélection, un choix conscient ou non de développer tel aspect de la culture. Chaque culture est alors un modèle culturel particulier; un modèle qui n'est le modèle d'aucun autre. [...]
[...] Dissertation de philosophie La valeur d'une civilisation est-elle fonction de son développement technique? Plan : I. La valorisation de la technique. II. Le développement technique ne fait pas toute la valeur d'une civilisation. Introduction Prendre le train ou l'avion, téléphoner, passer une radiographie sont des gestes qui font partie de notre quotidien. Chaque jour, nous avons affaire aux retombées techniques de la recherche scientifique, et notre vie s'en trouve améliorée. Nous profitons de meilleurs soins, de plus grandes facilités. Aussi sommes-nous parfois tentés de vouer une sorte de culte au dieu technique à qui nous sommes tant redevables. [...]
[...] Les techniques ne sont donc pas seulement causes d'un mieux-être matériel ; la culture et la pensée sont fonction du développement de ces techniques de l'esprit. Les plus hautes réalisations de la culture en dépendent comme les sciences ou la philosophie. Il semble donc au premier abord difficile de penser qu'une civilisation sans écriture, par exemple, ait autant de valeur qu'une autre qui en est dotée. L'ethnologue contemporain Claude Lévi-Strauss a montré à quel point l'invention de l'écriture avait été décisive pour accomplir de nouveaux progrès; ce fut selon lui une acquisition essentielle de la culture que certains peuples sans écriture n'ont jamais faite, comme les populations polynésiennes. [...]
[...] D'autre part, le développement technique influe directement sur les modes de vie, les manières de travailler, mais aussi, le rapport à l'environnement qu'il a d'ailleurs contribué à polluer bref, la vie économique au sens large. Mais ce qu'on peut appeler la valeur d'une civilisation ne se réduit pas à cet aspect de la vie des peuples. Elle se manifeste aussi dans leur organisation sociale, leur imaginaire, leurs traditions. Les ethnologues ont révélé par exemple toute la richesse et la complexité des mythes qui structurent la vie des tribus amazoniennes ou australiennes. Celles-ci disposent de techniques rudimentaires, ignorent l'écriture et assurent leurs besoins par la chasse et la pêche. [...]
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