Étape, développement, humain, transhumanisme
Qu'est ce que le transhumanisme? C'est à la fois une étape transitoire dans le développement de l'homme et une volonté de transcender sa condition humaine par l'apport technologique et scientifique. Pour les transhumanistes, il s'agit de pallier le handicap, la vieillesse, la mort et la maladie. Le transhumain est alors « un homme qui reste un homme, mais se transcende lui-même en déployant de nouveaux possibles pour sa nature humaine » (Julian Huxley). On se place ici dans une optique perfectionniste : on cherche à avoir le contrôle de notre évolution et à l'améliorer.
Le transhumanisme en tant que tel est a été formalisé au début des années 1980, mais on en retrouve des traces au Moyen-âge et à la Renaissance (quête de la fontaine de jouvence ou de l'élixir de longue vie, puis avec les débuts de la science médicale, dans sa spéculation sur sa capacité à améliorer et étendre à l'infini la vie humaine voire à rendre possible la résurrection). Idée que l'humanité n'est pas au stade final de son évolution mais à son commencement (Darwin – Bostrom 2005).
Concrètement, le transhumanisme recouvre une large variété de thèmes comme les implants bioniques (c.à.d. transformer l'homme en cyborg), le téléchargement du cerveau sur un nouveau support (sauvegarder l'esprit), la cryogénie (sauvegarder le corps)... si ces pratiques semblent davantage relever de la science-fiction que de la réalité concrète, certaines pratiques transhumanistes sont en revanche bien ancrées dans notre quotidien à commencer par l'assistance médicale à la procréation ou encore la gestation pour autrui. Sans être prophétique, on peut parler d'une ineluctabilité du développement de certaines des pratiques transhumanistes. C'est pourquoi il est important de réfléchir d'ores et déjà à l'usage ou aux conséquences possibles de ces techniques touchant à la vie, à la mort et à l'être humain dans son sens absolu, pour cerner les enjeux et ainsi rendre possible la législation présente et à venir.
[...] Sans être prophétique, on peut parler d'une ineluctabilité du développement de certaines des pratiques transhumanistes. C'est pourquoi il est important de réfléchir d'ores et déjà à l'usage ou aux conséquences possibles de ces techniques touchant à la vie, à la mort et à l'être humain dans son sens absolu, pour cerner les enjeux et ainsi rendre possible la législation présente et à venir. En effet, la question du transhumanisme tend à empiéter sur le territoire du religieux et donc du fondement judéo-chrétien de nos sociétés occidentales, dans le même temps qu'elle pourrait induire une nouvelle forme d'inégalité sociale : un transhumanisme par qui et pour qui? [...]
[...] Il s'agit de comprendre qui parle, dans quelles conditions et pour dire quoi? C'est-à-dire s'intéresser à la question de l'inclusion et de l'exclusion dans le débat public, question directement liée à l'inclusion ou l'exclusion des populations dans le processus transhumaniste. Nous allons démontrer en quoi le débat autour de la question transhumaniste est avant tout basée sur des croyances socio-culturelles, ce qui empêche de d'aborder pleinement la question de la responsabilité ainsi que la nécessité d'inclure d'autres acteurs dans le débat. [...]
[...] » Seule une science réflexive, qui ne laisse point aux dirigeants le soin d'analyser ses actions et les conséquences qui en découlent, pourrait donc créer les conditions d'un développement responsable d'elle-même. Dupuy déclare ainsi que : « La science, en tous cas, ne peut plus échapper à sa responsabilité. [ . ] Cela veut dire qu'il faut obliger la science à sortir de son superbe isolement par rapport aux affaires de la Cité. La responsabilité de décider ne peut se concevoir que partagée. Or c'est de cela que les scientifiques, [ . ] ne veulent absolument pas. [...]
[...] CCL Il ne faut en effet pas négliger le risque d'une dérive vers un transhumanisme, vers une bioéthique élitiste, dans lequel les avancées technologiques seraient réservées à quelques privilégiés, excluant la majorité de l'humanité et perpétuant ainsi une hiérarchisation entre humains ; les puissants seraient alors ceux qui bénéficient des progrès de la science, et les dominés ceux qui en sont exclus (On peut faire référence ici au Meilleur des Monde de A. Huxley). Le transhumanisme, le développement de la science doit donc s'adresser à l'humanité toute entière. Comme le souligne Onfray « La bioéthique doit viser le bonheur du plus grand nombre possible. En dehors de cet impératif catégorique, elle ne mérite pas une seconde de peine. [...]
[...] Le savoir technologique nucléaire, une fois inventé, ne peut plus être supprimé, à l'inverse des moyens techniques de son exécution. Toute production de savoir doit donc s'accompagner pour Dupuy d'une réflexion sur elle-même : la science doit se penser elle-même en action, elle doit « s'assumer », et non rejeter la responsabilité de son action dans le champ politique. On peut prendre un autre exemple des conséquences des avancées scientifiques : une étude a montré une diminution de 50% du nombre et de la qualité des spermatozoïdes depuis 1950. [...]
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