Dissertation philosophique ayant pour sujet : "Quelle est, selon vous la fonction principale de l'utopie : faire rêver ou faire réfléchir ?". L'utopie fait partie du genre de l'apologue et est un récit qui présente un monde idéal. Cependant, elle a également une visée argumentative implicite.
[...] De ce fait l'île est protégée de toutes les forces extérieures potentiellement nuisibles. La même idée est reprise dans Candide de Voltaire, le passage de l'Eldorado, pays merveilleux que le personnage éponyme atteint après maintes péripéties. Le merveilleux est en outre une notion qui suscite l'admiration et par suite le rêve. L'utopie est alors un récit faisant état d'un monde irréel déconnecté de toute réalité et dans lequel le lecteur se retrouve embarqué. Pourtant, il est indéniable que les utopistes ont voulu dénoncer les tares de la société contemporaine à chacun. [...]
[...] Ainsi la fiction proposée par le genre utopique répond parfaitement aux attentes du lecteur. On retrouve le côté fictif dans Les Voyages de Gulliver, de Jonathan Swift. Ce texte met en scène des chevaux extraordinaires, appelés Houyhnhnms qui se nourrissent de Yahoos, créatures sauvages et répugnantes. Rien qu'avec les personnages, on remarque bien le caractère imaginaire de cette utopie. De même, la ville narrée dans La Cité du Soleil de Campanella comporte sept zones circulaires et fortifiées. La fiction est donc le moteur de l'utopie : elle rythme le récit. [...]
[...] En effet, écrire une utopie reste l'occasion de développer certaines critiques. Ainsi elle est sujette à réflexion. Je m'explique : les œuvres utopiques exposent des mondes, des sociétés aux cultures, aux mœurs et aux valeurs différentes. Il est alors possible d'établir des comparaisons avec notre propre société. L'île d'Utopie est remarquable du point de vue de sa totale opposition à l'Angleterre (une île aussi!) de l'époque. De la même manière, dans Gargantua, Rabelais interpelle le lecteur lorsqu'il évoque la clause qui régit l'abbaye de Thélème Fais ce que voudras : cette règle est réellement chimérique. [...]
[...] La réflexion se retrouve aussi dans la critique implicite faite de notre société. Ces deux aspects font la particularité de l'utopie, c'est pour cela que rêver et réfléchir sont les deux principes utopistes. Et la recherche d'un monde meilleur voire sans défaut a été le souhait de bon nombre d'auteurs, au contraire d'autres se sont inquiétés d'un monde où le totalitarisme règne, comme George Orwell et son 1984. La contre-utopie est ainsi le pendant l'utopie et nous rappelle que le pire existe, au même titre que le meilleur. [...]
[...] Dès lors, elle jouit d'une grande efficacité, en tout cas meilleure que les œuvres d'argumentation pure, dans la mesure où tout lecteur peut y trouver son compte : les uns qui recherchent des textes narratifs différents du roman traditionnel trouvent un excellent compromis dans le genre de l'utopie, autant que les autres qui préfèrent réfléchir sur divers sujets mais veulent s'écarter de l'argumentation directe. Lorsque le livre de Thomas More, Utopie, est paru, ce dernier a connu un succès incontestable, notamment auprès des humanistes. De nombreuses (ré)éditions se sont ensuite succédées. Bien entendu, la nouveauté littéraire de ce texte y a également contribué. [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture