Union, force, gouvernement démocratique, sociabilité, puissance, affirmation
Si nous pensons à l'union nous imaginons de manière spontanée un lien qui relie les individus. Il peut être amoureux, l'union sera alors maritale et l'expression « s'unir par les liens sacrés du mariage » serait une image parfaite de cette alliance. En poussant l'analogie nous remarquerons que l'union est générée par un contrat, dans le cas du mariage il s'agit évidemment du contrat de mariage, mais si nous étendons l'union de deux êtres à un ensemble politique, le contrat prend la forme d'un ensemble de lois qui unit les hommes autour d'un intérêt commun. Nous pouvons alors penser aux fédérations comme les Etats-Unis, ou l'Union-Européenne, ou encore le Royaume-Uni, chacune de ces trois dénominations comportant le mot « union ».
[...] Toute fois il est difficile de concevoir l'union sans une force individuelle et personnelle de l'individu. Cette puissance de l'homme n'est réellement actualisée que dans l'opposition, aussi la révolte est elle à la fois la force de l'union et le pouvoir de soulèvement de l'homme contre les forces qui le nuisent. Enfin nous pouvons dire que la politique est nécessairement pensée et fondée sur l'union des hommes, qu'elle soit artificielle ou spontanée. La politique ne se développe que dans le collectif et un homme avec de grand pouvoir reste impuissant s'il est seul. [...]
[...] Pourtant une solidarité, une union humaine se dégage de la lutte pour accéder aux droits de l'humanité. En effet dans L'homme révolté Camus nous dit que la révolte doit avant tout être individuelle, car elle est l'affirmation de l'existence, mais en affirmant ses propres droits nous affirmons aussi quelque chose en nous pour lequel nous pouvons nous battre. Or ce quelque chose n'est pas individuel, mais universel, car il s'agit de l'humanité. Nous cherchons à faire respecter la dignité humaine, dans notre propre dignité bafouée, nous reconnaissons donc l'humanité dans l'homme. [...]
[...] Aussi, qu'il se meut sous l'impulsion de l'union dans les sociétés closes, ou qu'il se soumet à une hiérarchie dans les sociétés abstraites, il agit dans, ou au service de la force. Mais cette vision n'inclue pas la force inhérente à l'homme lui-même, car il ne se renforce pas que dans l'union, il s'affirme aussi dans l'opposition. En effet pour affirmer son existence, l'homme se meut contre quelque chose, il créé un nœud qui sera sans cesse dépassé par une résolution du conflit, résolution qui s'obtient souvent par la lutte. [...]
[...] Victor Hugo dans Les Misérables met en scène une insurrection du peuple. Nous vivons la scène du point de vue des insurgés qui sont pour la plupart des jeunes idéalistes, mus par l'espoir qu'ils fondent dans la république et le progrès. Cette insurrection prend source dans une émeute qui éclate durant l'enterrement de Lamarque. A cette occasion Hugo réserve des pages à la distinction entre l'émeute et l'insurrection. Ce qui nous intéresse dans cette différenciation est de savoir qu'elle est véritablement la force qui se dégage de la révolte. [...]
[...] L'union politique est donc le lieu dans lequel les forces rassemblées aboutissent à un pouvoir de multiplication des pouvoirs, donnant ainsi plus de puissance au groupe. Mais cette conception de l'union n'est elle pas uniquement possible dans une société restreinte, dans lesquelles les liens entre les membres sont de nature interdépendante ? Que dire de l'union dans une société plus vaste ? Mais la conception de l'union varie selon la société dans laquelle nous nous trouvons. Pour une société restreinte comme une cité, il est plus simple de trouver un lien entre chaque citoyen. [...]
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