Si l'on considère que l'art est indissociable de la culture, nous tenterions à penser qu'une société dépourvue d'artistes serait inconcevable puisque la société elle-même est basée sur la culture voire dépendante d'elle. Cependant, une société est en quelques sortes une « communauté », un moule où règne « l'inauthentique » si l'on emprunte le terme d'Heidegger qui la qualifie ; qui monopolise les consciences : « quand la conscience parle, c'est la société qui parle », Durkheim. Ainsi, nous pourrions dire qu'une société peut très bien se passer d'artistes, artistes au sens de dépassement de soi, au sens de franchir la barrière (Bergson). La notion de société met en jeu un problème car tout d'abord « société » et « art » tentent à se contredire ; les artistes qui eux verraient « la réalité nue et sans voile », qui rejetteraient les approximations sont en opposition avec la société, souvent mis à l'écart d'ailleurs. Donc, dans cette optique ci, la société peut se passer d'artistes puisqu'elle les rejette, puisqu'elle impose ses « arts » préfabriqués, ceux qui n'auront rien de personnel et qui insisteront sur le « on » (dictature du « on ») et qui se détourneront des différences pour plaire aux hommes pratiques et pour se conformer à l'utilitarisme ambiant que connote la société. En ce sens, est-il possible et logique d'affirmer que l'artiste étant sensé franchir « l'autre barrière » en vue d'atteindre le réel soit lié à la société qui renvoie à des symboles, des normes et des approximations en négligeant les détails ? (...)
[...] Une société peut-elle se passer d'artistes ? Si l'on considère que l'art est indissociable de la culture, nous tenterions à penser qu'une société dépourvue d'artistes serait inconcevable puisque la société elle-même est basée sur la culture, voire dépendante d'elle. Cependant, une société est en quelque sorte une communauté un moule où règne l'inauthentique si l'on emprunte le terme d'Heidegger qui la qualifie ; qui monopolise les consciences : quand la conscience parle, c'est la société qui parle Durkheim. Ainsi, nous pourrions dire qu'une société peut très bien se passer d'artistes, artistes au sens de dépassement de soi, au sens de franchir la barrière (Bergson). [...]
[...] Comme nous avons vu en première partie : l'art au service de la société, ici aussi l'art perdra de sa valeur. C'est dans cette vision-là qu'ont les hommes de l'art que nous pouvons dire qu'une société peut se passer d'artistes au sens de Bergson, artistes ayant une perception supérieure au commun des mortels et non aux artistes se fondant dans la société. Si l'artiste prétend se passer de la société et la société se passer de l'artiste, c'est peut-être parce que ce soit l'artiste ou la société, tous deux cherchent-ils à imposer un modèle ? Avec des techniques évidemment oxymoriques. [...]
[...] Si l'on dit que la société ne peut pas se passer d'artistes, n'est-ce pas tout simplement, car elle les utilise pour le bienfait de sa population ? Par conséquent, l'art serait utilitaire et deviendrait nécessaire au comble de l'envie puisque l'homme ne supporte pas l'ennui et se retrouver face avec lui-même (Pascal). Ce fait-là s'oppose avec l'artiste indépendant de la société, qui lui au contraire se détournera d'elle. Pour résumer, dire que la société ne peut se passer d'artistes apparaît bien ambigu et superficiel ; ambigu, car la société hante à effacer les différences et aura tendance à se servir de l'art se pour se confirmer ; quant à superficiel, l'art dans cette optique là se voit perdre de ce qui fait de lui un art. [...]
[...] Et c'est ce qui nous fait passer à la seconde partie. Nous avons vu que la société était incapable de se passer d'artistes, car elle en tirait avantage et pourtant c'est bien elle qui les rejettera s'ils ne sont pas conformes à elle : Le problème se pose ici, car peut-on parler de conformité lorsqu'il s'agit de l'art ? Cela apparaît bien paradoxal. La société connote et est un monde de syllabes et d'approximations ; les artistes prétendant vouloir atteindre le réel ne trouvent aucune place dans la société puisque ce qu'elle propose est d'hors et déjà établi et en contradiction avec les artistes eux-mêmes. [...]
[...] N'est-ce pas leur finalité d'ailleurs ? Il est bon de rappeler que l'artiste et la société visent des buts différents, voire contradictoires. Imaginons et pensons l'art séparément de la société puis inverse, cette conception-là va s'avérer inconcevable et insupportable. Tout d'abord, la société nécessite d'artistes autant en tant qu'appui et moyen. En URSS par exemple, début 20e siècle à l'époque de Staline notamment, comment celui-ci faisait-il pour entretenir le culte de sa personnalité au sein de la société soviétique ? [...]
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