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« Le pépiement matinal des oiseaux était insipide à Françoise ». Cette indifférence de Françoise, absorbée par ses tâches matinales au début de Du côté de Guermantes, nous amuse et nous surprend : comment peut-on rester insensible aux beautés de la nature ? Et pourtant, pourquoi trouve-t-on que la nature est belle ? Quelle est l'origine de ce sentiment insigne que les hommes éprouvent en observant cette nature qui les charme ou les éblouit ?
On pourrait penser qu'il y a une disposition naturelle de l'homme, en sorte que sa sensibilité s'accorderait spontanément à la beauté naturelle. Il suffirait alors de chercher la raison de cet accord dans l'analyse de la complexion de la sensibilité humaine.
[...] Mais devant la réalité des menaces qui pèsent de nos jours sur la nature et sa beauté, nous nous sommes demandé si l'urgence d'une sauvegarde n'appelait pas à réfléchir sur le sens de la poésie, des mots et de la parole, plus encore que de l'image. C'est dans la poésie et par la poésie que nous trouvons belle la nature. Peut-être est-ce à partir de là que nous pourrons alors donner sens à la prophétie de Dostoïevski La beauté sauvera le monde Évitez-le hors-sujet : Ne pas multiplier les exemples (naturels et culturels), mais inscrire ces références dans une analyse et un axe démonstratif. Difficulté tient à parler trop facilement. Plusieurs axes explicatifs possibles : en choisir un et assumer son choix. [...]
[...] Caspar David Friedrich Voyageur au-dessus de la mer de nuages. Le beau est le symbole du bien (Kant), la loi morale est la marque du sublime en l'homme. Transition : Nous trouvons belle la nature quand son spectacle ordonné et mesuré s'accorde au jeu de nos facultés, ou quand un certain désaccord engendre ce sentiment esthétique du sublime, forme excessive de la beauté. Mais ces sentiments ne sont-ils pas le fruit d'une époque dont la sensibilité s'éloigne de plus en plus de la nôtre ? [...]
[...] Beauté : harmonie, ordre, proportion, perfection à la mesure de la sensibilité humaine VS Sublime : l'homme se sent dépassé, diminué, écrasé, ressentant la petitesse et l'impuissance de ses forces physiques. Donc sublime implique une certaine frayeur, un sentiment de peur et d'impuissance. Kant n'oppose pas le sublime de la nature au beau artistique ; au contraire dans son analyse de l'art, la nature n'est jamais loin. C'est de l'intérieur même de l'art que le naturel de la beauté doit se révéler, sans quoi tout ne serait qu'artifice. La beauté est donc peut-être une relation circulaire entre l'art et la nature. [...]
[...] La nature est-elle toujours belle ? Cette expérience de la beauté est-elle la marque d'un accord spontané, immédiat et quasi inné entre l'homme et la nature ? La nature peut aussi nous heurter par sa cruauté (violence continuelle entre ses membres) ; horrifier ; inspirer du dégoût ; effrayer. D'abord expérience d'un obstacle ou d'un danger contre lequel il a fallu lutter. Donc admiration avec une certaine distance : contemplation de la beauté de la nature non immédiate et non constante. [...]
[...] Cependant, si d'un autre côté, la sensibilité humaine est bien aussi le produit d'une culture, d'une formation se modifiant au gré du gout de chaque époque, comment expliquer que les hommes se sentent si naturellement accordés à la nature par le sentiment qu'éveille en eux sa beauté ? Les raisons pour lesquelles on trouve belle la nature doivent-elles être cherchées à la croisée de la nature et de la culture ? I. Le sentiment naturel de la beauté A. Le spectacle de la nature Chacun a fait l'expérience de la beauté naturelle. [...]
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