La Critique de la faculté de juger, jusqu'aujourd'hui considérée comme une des œuvres majeures du philosophe allemand Emmanuel Kant, après la Critique de la raison pure et la Critique de la raison pratique, est l'occasion pour lui de compléter son système, et ainsi d'y tracer le lien entre l'usage théorique de la raison, et son usage pratique. La première partie de l'œuvre, dont est certainement extrait le texte qui nous est présenté, se consacre à une analyse des jugements esthétiques et éthiques, formes concrètes d'application de ce double usage de la raison. Dans ce texte, plus précisément, Kant dévoile et explique un des points essentiels de sa pensée, que nous appellerons, selon la terminologie couramment admise, les « trois maximes du sens commun » (précisons que la notion de « sens commun » a ici deux significations : d'une part l'entendement sain, ou plus simplement le bon sens, qui applique dans le concret les règles de la raison ; et d'autre part l'entendement spéculatif, qui s'exerce dans l'abstrait). Il s'agit en effet pour Kant, à travers ces trois maximes, de proposer des règles, des normes, des conseils applicables de comportement intellectuel, dans le but d'orienter l'exercice du jugement vers une universalité nécessaire pour déterminer sa fiabilité – un jugement entièrement subjectif n'ayant d'intérêt et de sens que pour celui qui le formule.
[...] Mais outre ces difficultés apparentes, reste que ces principes auraient beaucoup à apporter aux hommes, ne serait-ce que s'ils en appliquaient une seule partie, en apprenant à penser par eux- mêmes, puis à la place d'autrui, et enfin en accord avec eux-mêmes. Bibliographie Emmanuel Kant, Critique de la faculté de juger. Emmanuel Kant, qu'est-ce que les Lumières ? Emmanuel Kant, Critique de la raison pratique. [...]
[...] Comment interpréter les différentes maximes, dans quels sens orientent-elles le jugement et, enfin, quelles en sont les conséquences ? Nous répondrons à ces questions en procédant à notre analyse, selon trois étapes correspondantes à celles du texte, chacune traitant d'une des maximes énoncées par Kant. Après avoir présenté les caractéristiques propres à ses trois maximes, Kant développe la première pour point de départ, dont il nous dit qu'elle est celle de la pensée sans préjugé de la raison qui n'est jamais passive De là se dégage la première idée, et nous pourrions dire plus simplement de cette maxime qu'elle invite à penser par soi-même En effet, cette dimension est fondamentale pour la question du raisonnement ou du jugement, en ce sens où elle consiste en l'émancipation de l'esprit d'un individu vis-à-vis de ses idées préconçues, de ses à priori, autrement dit de toute idée qu'il tient pour vrai alors même qu'il n'en connait ni l'origine ni le fondement logique, idée qu'il a admise comme vérité sans avoir préalablement porté de réflexion à leur sujet, et dont la véracité reste encore à démontrer. [...]
[...] De plus, c'est la confrontation avec autrui qui incite l'individu à oser savoir et juger par lui-même, et elle permet d'une part de conserver le commun du sens commun, et non le personnel et le singulier, et d'autre part de conserver le sens qui se perdrait vite dans l'isolement d'une raison qui ne se donnerait pas pour règle de penser avec autrui. Nous en venons donc à la seconde maxime kantienne, celle de la pensée élargie expliquée dans la seconde partie du texte. Celle-ci s'oppose, nous dit-il, à la pensée de l'esprit borné dont la manière de penser ne permet pas une capacité d'application suffisante à de grandes tâches ; et, plus bas, nous comprenons qu'il est question de l'esprit capable de s'élever au-dessus des conditions subjectives du jugement Voilà qui résout le problème que nous évoquions. [...]
[...] Les trois maximes du sens commun, chez Kant. La Critique de la faculté de juger, jusqu'aujourd'hui considérée comme une des œuvres majeures du philosophe allemand Emmanuel Kant, après la Critique de la raison pure et la Critique de la raison pratique, est l'occasion pour lui de compléter son système, et ainsi d'y tracer le lien entre l'usage théorique de la raison, et son usage pratique. La première partie de l'œuvre, dont est certainement extrait le texte qui nous est présenté, se consacre à une analyse des jugements esthétiques et éthiques, formes concrètes d'application de ce double usage de la raison. [...]
[...] Lorsque je juge qu'il est injuste de mettre à mort un homme innocent de toute vicissitude et de tout reproche, je sais que mon jugement est valable, car il peut prétendre à l'universel, en ce sens où personne ne saurait raisonnablement juger le contraire sans justement formuler un jugement subjectif et donc caduc. L'universalité étant un critère du bien- fondé d'un jugement, il est alors nécessaire pour la raison émancipée de penser et de juger, non seulement par elle-même, mais aussi pour autrui ; ainsi se comporte l'homme d'esprit ouvert dont parle Kant. [...]
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