Trois discours sur la condition des Grands, Blaise Pascal, conception de la politique, conception de la justice, force, hiérarchie, pouvoir
Dans ses « trois discours sur la condition des Grands », Blaise Pascal étudie le comportement des Grands, c'est-à-dire de ceux qui ont une influence, un pouvoir dans la vie publique et politique, selon une logique de hiérarchie. IL analyse leur manière de se concevoir, dans leur individualité, eux-mêmes, mais aussi dans leur rôle politique, dans l'exercice de leur pouvoir. Pascal dresse une certaine critique de la force, de l'autorité excessive que les « Grands » sont tentés, et ont tendance, à exercer. Quelle conception de la politique et de la justice peut-on alors en tirer ? Sa critique est-elle une complète une complète remise en cause de la justice et du pouvoir en place jusqu'alors ? En effet, si le régime ne passe pas par la force, cela signifie-t-il que nous devrions refuser de se soumettre à la hiérarchie, à ceux qui ont le pouvoir, et rejeter la justice qui est alors établie ? Cependant, si ce refus pourrait en pas sembler raisonnable, quelle vision doit-on avoir de celui qui détient le pouvoir et comment peut-il se légitimer lui-même aux yeux des autres ? Comment la politique peut-elle alors mettre en place un pouvoir qui soit fondé sur la justice ?
[...] En effet la politique est une affaire de grandeurs d'établissements. Les grandeurs sont des titres, des hiérarchies instaurées par les Hommes selon leurs souhaits, concertés, et qui sont ainsi décrétés comme justes alors que les grandeurs naturelles sont les qualités réelles des hommes. La justice est la reconnaissance de leur droit d'établissement et non pas forcément de leurs qualités naturelles. Par la distinction de ces deux grandeurs, Pascal peut souligner le fait que la justice consiste à ne pas confondre les qualités intérieures et extérieures d'une personne mais plutôt d'être conscient qu'il suffit juste de reconnaître et de ne pas remettre en cause les grandeurs d'établissement. [...]
[...] Cependant, si on doit se plier à l'autorité des titres, doit-on obéir à l'homme lui-même ? Au contraire, pour Pascal, la politique a un fondement assez artificiel, en particulier le respect de la justice. En effet, la justice et le pouvoir doivent être respect »s même si le pouvoir des « grands » n'est pas forcément justifié et n'est pas mérité. Pourtant, Pascal pense qu'il n'est pas nécessaire, et même qu'il n'est pas souhaitable, de respecter une personne qui a un titre plus important que nous si elle ne le mérite pas, si elle n'a pas les qualités morales requises. [...]
[...] Si les inégalités effectives, décidées par Dieu, ne sont pas le fruit d'un mérite ou d'une différence réelle, alors la politique ne peut pas être une domination absurde et insolente d'un homme sur tous les autres. Pour Pascal, cette prise de conscience par les grands seigneurs est le moyen d'éviter de tels risques. Mais alors, si elle ne passe pas par la force, comment le pouvoir s'exerce-t-il ? Peut-il y avoir un homme qui gouverne les autres en étant finalement qu'un simple homme égal aux autres mais qui possède des titres qui le privilégient. [...]
[...] Le fonctionnement de la politique est fondé sur la charité et la concupiscence, c'est-à-dire l'aspiration de l'homme qui le porte à désirer les biens naturels ou surnaturels. Ainsi, chacun agit de manière à voir ses désirs assouvis par plus « grand » que soi, c'est pourquoi, à l'extrême, Dieu est le Roi de la charité. On retrouve ici une fois de plus le caractère divin que prend la justice pour Pascal. Les seigneurs n'ont alors plus aucune raison d'exercer leur pouvoir par la force, car tout le système politique est en fait maintenu grâce à cette concupiscence. [...]
[...] Quelle conception de la politique et de la justice peut-on alors en tirer ? Sa critique est-elle une complète une complète remise en cause de la justice et du pouvoir en place jusqu'alors ? En effet, si le régime ne passe pas par la force, cela signifie-t-il que nous devrions refuser de se soumettre à la hiérarchie, à ceux qui ont le pouvoir, et rejeter la justice qui est alors établie ? Cependant, si ce refus pourrait en pas sembler raisonnable, quelle vision doit-on avoir de celui qui détient le pouvoir et comment peut-il se légitimer lui-même aux yeux des autres ? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture