Il s'agit d'une dissertation sur la problématique suivante : Travailler est-ce s'accomplir ?
Il est structuré de la façon suivante :
Introduction
I. Le travail est dans la nature humaine
II. Le travail est bénéfique à l'homme
III. Le travail est cependant dangereux pour l'homme
[...] Toutes ces caractéristiques sont celle d'un esprit qui ne peut que se confronter à la matière. La dignité humaine se saurait être une négation de sa condition ; et on peut penser qu'un esprit purement contemplatif refuse l'action. Ainsi, Karl Marx, dans le Capital, distingue les productions humaines des productions animales non pas par leur habilité ou la perfection de la réalisation, mais par la présence de l'esprit dans le travail : « ce qui distingue dès l'abord le plus mauvais architecte de l'abeille la plus experte, c'est qu'il a construit la cellule dans sa tête avant de la construire dans la ruche ». [...]
[...] Si le prix à payer est l'effort, le gain sera cette estime de nous-mêmes, qu'il juge digne de notre humanité. La liberté acquise est aussi ce qui fait de nous des êtres moraux, qui se fixent des devoirs et des responsabilités. Le travail est donc le moteur du progrès vers un modèle idéal de l'humanité.Enfin, si le travail permet l'estime de soi, il permet aussi l'enrichissement et l'ascension sociale : par le travail, je me donne un droit sur ce que je possède parce que je le mérite, que j'ai moi-même œuvré pour le posséder et que cela ne m'a pas été offert arbitrairement du fait de ma naissance aristocratique. [...]
[...] En effet, si je travaille, c'est que j'en ai besoin pour vire, ce besoin est indéfiniment renouvelé car j'aurai toujours à nouveau faim ou soif et donc à faire un effort pour me satisfaire. La pénibilité indéfinie, l'attachement au corps et à la vie la nécessité définissent donc le travail. Pourtant, par son intermédiaire, je transforme mon monde : mon rapport à la nature, à moi-même et aux autres. Cette transformation est-elle un accomplissement pour l'homme ou le rend-elle du moins possible ? [...]
[...] Le travail est cependant dangereux pour l'homme.Les conditions sociales du travail peuvent conduire les hommes à ses perdre eux-mêmes. Tout d'abord parce que la hiérarchie sociale existante se projette sur le travail lui-même, et l'on peut douter que l'on ait jamais été dans une position de parfaite égalité à partir de laquelle notre mérite seul nous rétribuait. C'est ce que Marx rappelle dans le Capital : dans la société capitaliste, les inégalités réelles persistent au-delà de l'égalité des droit, la société est divisée en classes et ceux qui ne sont pas déjà propriétaires doivent se salarier, et ils ne seront pas rémunérés a la hauteur de la richesse qu'ils créent puisque ceux qui les emploient extraient la plus-value de leur travail : c'est ce qu'on appelle de l'exploitation. [...]
[...] Néanmoins si le travail peut nous permettre d'accomplir notre humanité, il serait naïf de ne pas voir qu'il est souvent réalisé dans des conditions parfaitement indignes, qu'il doit être critiqué à ce titre. Mais au fond, l'humanité, que ce soit à un niveau individuel et personnel ou à un niveau plus abstrait et général, ne se réalise ou ne s'accomplit que par le travail : travail de transformation du monde et de soi-même qui passe par l'effort de la volonté. [...]
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