Dissertation complète de philosophie sur le sujet suivant : Travaille-t-on pour vivre?
[...] Mais à quelles conditions le travail permet-il donc de vivre ? III. En réalité, nous travaillons pour exister, à condition que le travail permette la réalisation de notre humanité Le travail, en tant qu'activité de réalisation de soi, permet à l'homme d'exister Sous certaines de ses formes les plus extrêmes, le travail nuit donc à la vie davantage qu'il ne la rend possible. Nous l'avons évoqué précédemment, une fois passée la satisfaction des besoins immédiats (alimentation, santé, sûreté), le travail nous fait entrer dans une dimension d'une autre nature, parce qu'il rend possible le repos et le loisir, qui constituent des activités gratuites, au sens où elles ne concourent pas à produire un surplus matériel. [...]
[...] Il n'y a donc pas de lien direct entre le fait de travailler et le fait de vivre, ou plus exactement, le droit à vivre. B. Que faire des activités qui ne sont pas le travail ? Une autre limite de cette première conception du travail concerne les activités qui ne sont pas le travail. Ainsi, l'objet premier de l'art n'est pas de dégager un revenu, même s'il arrive que des artistes vivent de leurs productions : il s'agit d'une activité gratuite dont l'objet premier est le sentiment esthétique. [...]
[...] Le travail, marqueur de mon humanité ? En travaillant, l'homme produit donc un surplus dont il peut jouir ensuite. Par conséquent, en travaillant, l'homme se projette dans le futur : il s'adonne à une activité en apparence stérile, mais dont il sait qu'elle lui permettra, dans jours ou les mois à venir, de répondre à ses besoins. En cela, le travail peut être défini comme un marqueur de l'humanité, car nous ne nous contentons pas de glaner des fruits dans la nature comme le font par exemple les animaux : l'homme modifie le réel pour le tordre dans un sens qui lui soit favorable. [...]
[...] C'est donc bien par le travail que l'homme réalise la projection de soi dans le monde extérieur. Le travail, moyen du dépassement de notre condition première Mais cette définition du travail comme permettant non seulement la vie mais aussi l'existence ne vaut pas pour toutes les activités. Si l'on définit le travail comme une activité de production rémunérée, on exclut exemple le bénévolat, qui est par définition une activité de production non rémunérée. Or si cette dernière ne permet pas de vivre au sens économique du terme, elle donne à l'existence un surplus de sens qui participe, au même titre que le surplus économique, à faire que la vie ne se limite pas à la satisfaction des besoins élémentaires. [...]
[...] Conclusion Ainsi, la question « travaille-t-on pour vivre ? » suppose du fait de l'emploi de la préposition « pour » un but unique du travail, destiné à maintenir la vie. Mais cette conception ne rend pas compte de la diversité du de la vie, qui chez l'homme ne se résume pas à la satisfaction des besoins élémentaires. Elle ne rend pas compte non plus de la variété infinie des activités que dissimule le mot « travail ». Par conséquent, c'est en définissant le travail comme une activité par laquelle l'homme exprime son humanité que l'on peut affirmer qu'il permet certes de vivre, mais aussi et surtout de manifester son humanité en intervenant dans le réel afin de le modifier. [...]
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