Conception du travail, contrainte, bonheur, Adam Smith, Arendt, Code du travail, crise du travail, crise de l'emploi, précarisation de l'emploi, détérioration des conditions de travail, Marx, division du travail
Avant même de penser si le travail nous rend heureux, et s'il doit nécessairement nous rendre heureux, il faut revenir à la base du concept : il est aussi naturel de travailler que de dormir, car cela constitue une nécessité. Il faut travailler la terre pour parvenir à se nourrir, ou effectuer un autre travail dont l'échange de sa valeur économique nous permet d'acheter de quoi subsister. L'analyse du travail d'Adam Smith dans Recherche sur la nature et la cause de la richesse des nations nous intéressera pour son statut de nécessité.
[...] Si cela est surtout vrai pour le travail peu qualifié et les classes populaires, car souvent les cadres attendent plus de leur travail (sentiment d'utilité, épanouissement personnel), cela ne constitue pas une exception. Nombreux sont les étudiants qui seraient prêts à faire un travail qui ne leur plaît pas, qui ne leur apportent rien d'épanouissant, seulement pour le salaire astronomique qu'il pourrait lui rapporter et les loisirs et les objets qu'il pourrait se procurer avec pendant son temps libre Et le travail de l'étudiant n'y échappe pas Nombreux sont les étudiants qui travaillent uniquement pour obtenir de bonnes notes, sans porter plus d'attention que cela au contenu de leurs leçons. [...]
[...] Le travail vu comme une contrainte Lorsqu'on vous dit le mot travail qu'est-ce qui vous vient à l'esprit en premier lieu ? Contrainte, nécessité. I. La nécessité Avant même de penser si le travail nous rend heureux, et s'il doit nécessairement nous rendre heureux, il faut revenir à la base du concept : il est aussi naturel de travailler que de dormir, car cela constitue une nécessité. Il faut travailler la terre pour parvenir à se nourrir, ou effectuer un autre travail dont l'échange de sa valeur économique nous permet d'acheter de quoi subsister. [...]
[...] On peut dire LE travail. Ce n'est pas l'activité concrète de travail qui est central, mais le moyen en vue d'une autre fin, et c'est en ce sens qu'il est biologiquement nécessaire. Mais cela ne saurait suffire au bonheur On pourrait relier la conception du travail comme contrainte nécessaire à la conception biblique du travail (sans entrer dans le débat de savoir si la France est un pays à tradition judéo-chrétienne) puisque dans la Genèse, le travail est une punition de Dieu pour avoir croqué dans la pomme : Adam et Ève vont devoir travailler la terre pour vivre et Ève devra enfanter dans la douleur. [...]
[...] Le travail est une contrainte, qui nécessite un repos. Article L3121-1 : la durée du travail effectif est le temps pendant lequel le salarié est à la disposition de l'employeur et se conforme à ses directives sans pouvoir vaquer librement à ses occupations personnelles. La vie personnelle et les intérêts personnels sont entièrement différenciés du travail. Les occupations personnelles semblent plus plaisantes pour le salarié et lui procurer plus de bien-être. Tout cela nous amène à nous poser la question de la précarisation du travail qui rendrait ce dernier incompatible avec l'accès au bonheur, puisqu'il l'entraverait. [...]
[...] Et leur impact sur le bonheur des travailleurs est clair : suicides d'employés à Bouygues Telecom, suicides de médecins La liste est longue. À cette crise de l'emploi s'ajoute une crise de la rentabilité, du chiffre, et plus largement de la quantité. Les salariés sont poussés à faire toujours plus, à être toujours plus productif, et cette logique de rentabilité prend parfois le pas sur la qualité du travail. Même dans des secteurs qui devraient être préservés de cela, la logique du chiffre et du budget, à mille lieux du monde réel, prend le pas sur la réalité du travail. [...]
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