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Depuis les années 1970 (1er choc pétrolier), les différents acteurs socio-politiques observent et commentent à leur façon la montée quasi inexorable du chômage, qui de « marginal » ou « conjoncturel », paraît devenu « structurel ».
Le travail, essentiellement salarié, soutient la stabilité sociale, la croissance économique, les rentrées fiscales de l'Etat (elles-mêmes gage à leur tour d'investissements et de redistribution).
De ce point de vue, avant de l'être moralement, le travail paraît ainsi vertueux, « valeureux » économiquement. Le gouvernement se lance dans le « traitement social du chômage ». (contrats emplois par l'Etat, allègement des charges patronales...).
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L'idée de la valeur rédemptrice du travail (cf la « punition » d'Adam qui doit travailler la terre à la sueur de son front et Eve enfanter dans la douleur) se retrouve chez les Lumières, car au 18ème siècle, également, l'oisiveté est mal perçue (cf la formule de Voltaire : Le travail éloigne de nos grands maux : l'ennui, le vice et le besoin). Il y avait là une condamnation implicite de l'aristocratie, dont le seul « travail » était de soutenir le roi à la guerre et de protéger ses sujets.
Aujourd'hui les militaires d'origine aristocratique ou non, se présentent comme des professionnels et sont rémunérés par leur gouvernement (courant mars 2003, les GI's parlent d'un « travail » à accomplir en Irak).
L'extrême droite, en particulier Française, a souvent invoqué le travail (associé au pain, aliment hautement symbolique), « confisqué », « volé » par les étrangers (immigration) (...)
[...] ) sont éculées mais efficaces. Les périodes de vacances sont en principe et d'abord une période de vacances du travail : ce dernier est donc à son tour devenu une anti valeur La société admet certaines tolérances psychosociales vis-à-vis du non travail Le débat sur le partage du travail et de l'équité sociale n'a-t-elle pas débouché en France sur les 35 heures ? Pour l'individu, comme le corps social, il peut ainsi être jugé malsain de trop travailler. La fiscalité des hauts revenus demande depuis longtemps réflexion (moins travailler ou alors s'expatrier à Bruxelles, Genève ou Londres). [...]
[...] Aujourd'hui, il semble en parti sorti des récupérations idéologiques pour rentrer dans le débat sur l'équité et la qualité de vie, au même titre que la retraite envers le travail salarié. Mais dans le reste du monde, l'accès à un travail digne est correctement rémunéré, n'est plus forcément acquis, pas plus que celui de l'éducation ou l'accès aux prestations sociales. De ce point de vue, relativiser la valeur travail, peut apparaître comme une préoccupation de pays développés, pour ne pas dire privilégiés. [...]
[...] L'idée est admise qu'on peut avoir des revenus sans travailler vraiment Le traitement social du chômage, combiné à l'instauration depuis plus de 10 ans au R.M.I accentuent des représentations de droits sociaux L'économie parallèle des différents trafics peut populariser l'idée que l'on peut gagner plus par le business que par un emploi parfois fragilisé. Dans les pays du tiers monde, le trafic de drogue à grande échelle est intégré dans la réalité socio-économique (Afghanistan, Colombie) et la violence conjuguée à la faiblesse de l'Etat, à la corruption des fonctionnaires, découragent et dévalorisent le travail classique. CONCLUSION : Le travail est-il encore une valeur ? [...]
[...] De ce point de vue, avant de l'être moralement, le travail paraît ainsi vertueux, valeureux économiquement. Le gouvernement se lance dans le traitement social du chômage (contrats emplois par l'Etat, allègement des charges patronales ) Une idéologie persistante et même élargie L'idée de la valeur rédemptrice du travail (cf la punition d'Adam qui doit travailler la terre à la sueur de son front et Eve enfanter dans la douleur) se retrouve chez les Lumières, car au 18ème siècle, également, l'oisiveté est mal perçue (cf la formule de Voltaire : Le travail éloigne de nos grands maux : l'ennui, le vice et le besoin). [...]
[...] Le travail gage d'ascension social ? SI le mythe du self made man est moins prégnant dans les pays de tradition catholique, que dans les pays de tradition protestante (cf la thèse de Max Weber), la réussite sociale suppose généralement beaucoup de travail, de sacrifices et passe souvent par la récompense des premiers. Ainsi, le travail est-il valorisant pour l'individu, le groupe, la nation, par rapport à leurs concurrents. D'origine religieuse ou laïque, le travail fonctionne bien comme une valeur prédominante, structurant le discours de l'autorité, qu'elle soit parentale, scolaire, patronale (cf la notion de faute professionnelle), voire Etatique. [...]
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