Manuscrits, Karl Marx, travail, conscience de soi, philosophie, philosophie cultuelle, tripalium, alienus, humanisation, Vendredi ou les Limbes du Pacifique, Michel Tournier, Le Gai Savoir, compétence, contexte socio-économique, Nietzsche
"Ce qui est animal devient humain, ce qui est humain devient animal" écrit Karl Marx dans Manuscrits de 1844. En principe, le travail permet à l'être humain de s'épanouir, en mettant en oeuvre ses compétences, ce qui le distingue de l'animal et ainsi l'humanise. Cependant, lorsque le travail devient aliénant, il perd cette faculté et n'est réduit qu'à un moyen de gagner sa vie et donc d'assurer sa survie. L'homme s'humanise par le travail, mais celui-ci le ramène parfois à un état animal, cherchant simplement à remplir des besoins.
Cette question concerne la philosophie du sujet ainsi que la philosophie culturelle, en abordant les notions de conscience, mais aussi du travail et des techniques. Cette interrogation porte donc sur la place de l'humain au travail, et des effets de ce dernier sur le travailleur.
[...] Travail et conditions de travail Néanmoins, il est important de distinguer travail et conditions de travail. Il est faux de penser que le travail est nécessairement déshumanisant. L'aliénation du travail, amplifiée par le progrès technique, n'est pas inhérente à celui-ci. Il semble plutôt que la source de ces souffrances soit le système économique actuel, qui pousse à la production en masse et à la course aux richesses financières. Alors, le travail est simplement le moyen de s'enrichir, en exploitant les ressources naturelles et la main- d'œuvre humaine, et c'est le contexte socio-économique qui lui donne son caractère aliénant, et non la nature même du travail. [...]
[...] L'humain n'est pas libre de travailler, par nécessité de survie, mais il n'est pas non plus libre dans la façon de le faire. L'effort du travail détourne l'homme de lui-même, pour le mettre au service d'autre chose, et lui prend du temps et de l'énergie. Le temps libre dont l'homme disposait est maintenant réquisitionné pour pouvoir survivre, sans autre but que de subvenir à ses besoins. Le travail lui prend donc son temps de loisirs, et empêche l'homme de faire des activités qui lui plaisent, comme prendre soin de soi, réfléchir, comprendre qui il est, ce qui l'attire . [...]
[...] Il l'élève au- dessus de son stade primitif, voire animal, et lui permet donc d'accéder à son humanité. Ainsi, le travail n'est pas absolument aliénant, il peut aussi être libérateur et facteur d'amélioration de la condition humaine. Ce paradoxe soulève donc de nouveaux questionnements. Est-ce que le travail est, dans son essence même, aliénant ? Le travail nous rend-il plus animal ou bien plus humain ? Nous étudierons d'abord l'aspect aliénant du travail dont parle Marx, puis nous nous pencherons sur son pouvoir d'humanisation, qui permet à l'homme de prendre conscience de soi. [...]
[...] Il est alors capable de rendre le travail plus éthique en luttant contre ses effets aliénants. C'est de cette façon que furent créés les premiers syndicats, main dans la main avec le début de la conscientisation politique des travailleurs. En effet, prendre conscience de soi passe notamment par l'introspection seule, mais aussi par la connaissance de sa place dans la société, collectivement. Le collectif a permis des avancées sociales, en imposant une législation du travail pour éviter l'exploitation, et donc de rendre le travail humanisant plutôt que l'inverse. [...]
[...] Dans ce cas, il doit d'abord les identifier, et en prendre conscience. À travers cette recherche, il en apprendra plus sur lui-même et sera ensuite capable de travailler en suivant ses véritables désirs, sans contradictions avec ses convictions et ses rêves. Dans Le Gai Savoir, Nietzsche rappelle à l'homme qu'il doit être en quête de lui-même : « Que te dit ta conscience ? - Tu dois devenir celui que tu es. » Être soi-même est un cheminement, qui requiert un long travail d'introspection, et permet d'avoir conscience de son individualité, et ainsi, de soi. [...]
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