Le travail commence pour l'homme dès l'instant où la nature devient sèche, pauvre, stérile. Il apparaît dès lors très rapidement comme une nécessité pour la survie. Celui qui refuse de travailler, refuse alors en même temps de manger.
Par conséquent à partir de là, le travail peut être appréhendé comme une espèce de malédiction à laquelle l'humanité est incapable d'échapper.
Pourtant, n'est-ce pas grâce au travail que chacun d'entre nous est en mesure de donner un sens à son existence ? (...)
[...] Le travail constitue donc une nécessité pour l'homme, il lui est utile pour trouver sa place au sein du groupe social et pour se construire lui- même. Le travail apporte une cohérence à l'existence, il impose à la vie quotidienne du travailleur un équilibre bénéfique, il organise le temps de l'existence et permet donc ainsi au travailleur d'ordonner et de donner un sens à sa vie. Remarque : L'utilité salutaire du travail est aussi reconnue par la psychiatrie, dans certains cas l'ergothérapie (ou thérapie par le travail) peut être utilisée. [...]
[...] - le développement d'une économie fondée sur l'augmentation et l'accumulation des richesses et sur la création de nouveaux besoins - l'industrialisation qui divise les tâches pour être plus rentables (division du travail avec Ford) L'industrialisation massive déshumanise le travail, l'ouvrier n'est plus que le maillon d'une chaîne de production qu'il ne maîtrise pas, comme le dénonce Marx les biens auxquels l'ouvrier contribue à produire lui échappent totalement. Alors que l'artisan s'affirme et se reconnaît dans ses œuvres, l'ouvrier d'usine s'abrutit dans des tâches mécaniques et répétitives qui ne lui apportent rien si ce n'est un salaire. L'homme est-il réduit à son emploi ? [...]
[...] La philosophe américaine du 20e siècle Hannah Arendt a soulevé le paradoxe qu'engendre le machinisme : plus l'automatisation est développée moins d'hommes ont à réaliser ce que la machine effectue à leur place, pourtant à l'heure actuelle le travail semble être glorifié partout puisqu'il constitue la clé de toute reconnaissance sociale Alors que le travail a longtemps été considéré comme un châtiment, il semble qu'aujourd'hui ce soit plutôt la privation d'emploi qui soit considérée comme une punition. Privé d'emploi, l'individu perd ses repères, il n'a plus sa place dans la société puisqu'il ne lui est plus utile. Toutefois, il ne faut pas réduire l'activité humaine au seul travail économiquement productif, puisque l'homme n'est justement pas une machine. Ce qu'il faut retenir de l'idée de travail c'est qu'il rend possible l'extériorisation, l'objectivation de soi. Dans la nature maîtrisée par le travail, l'homme se reconnaît et s'affirme. [...]
[...] Un homme libre ne travaille pas au sens manuel du terme. Dans la tradition judéo-chrétienne, on retrouve également cet aspect contraignant du travail puisqu'il a été imposé à l'homme comme un châtiment : l'homme et la femme sont condamnés à souffrir en travaillant tu gagneras ton pain à la sueur de ton front tu enfanteras dans la douleur : au moment de l'accouchement on parle de travail Mais le travail est aussi un instrument de libération Grâce au travail, l'homme va être en mesure de se détacher de sa condition primitive de dénuement et va parvenir à se rendre comme maître et possesseur de la nature selon les mots de Descartes (Discours de la méthode) Contrairement à l'animal qui agit par pur instinct, l'homme détermine dans sa conscience le but qu'il veut atteindre avant de le réaliser, le travail est donc un moyen pour l'homme d'accéder à la liberté. [...]
[...] II) Quelle est la signification du travail ? Le travail est une spiritualisation de la matière Le travail est la marque et le résultat de la transformation de la matière brute grâce à l'intelligence pratique et logique de l'Homme. Le travail de l'homme trouve son sens dans son utilité, par l'intermédiaire du travail, l'homme transforme la nature pour qu'elle lui apporte ce dont il a besoin. Donc d'une certaine façon on peut affirmer que la véritable nature de l'homme c'est la nature puisqu'il impose au monde qui l'entoure sa marque par l'intermédiaire de son travail. [...]
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