Le travail peut-il nous rendre libres, tripalium, activité contraignante, notion de liberté, soumission, servitude, domination, entrave à la liberté, vision économique du travail, bénévolat, ordre social, Adam Smith, Hegel, nature de l'Homme, marxisme
Le tripalium était un instrument de contention, de ferrage utilisé aussi pour le marquage au fer rouge, chez les Romains, il se fait instrument de torture. Étymologiquement, le mot travail renvoie à la notion de contrainte et de domination. Pourtant, l'activité de création, d'entretien et de production tient une place centrale dans la vie de l'homme : qu'il s'agisse du travail de la mère qui met au monde, de l'enfant qui doit travailler à l'école, de l'adulte qui se rend chaque jour à son travail.
Comment cette activité si contraignante pour l'homme peut-elle être compatible avec la notion de liberté qui exclut la domination, la contrainte, la soumission, la servitude ? La question étant de savoir si travailler peut tout de même permettre d'augmenter le pouvoir d'agir sans contrainte de l'individu. Le travail peut-il nous rendre libres ? Pour répondre à cette question, dans un premier temps nous verrons quels arguments tend à faire du travail une entrave à la liberté. Puis, dans un second temps, nous étudierons comment celui-ci peut également amener à la liberté.
[...] Selon Karl Marx, le travail est un instrument du joug des capitalistes, sur le prolétariat. En effet le travailleur n'a que sa force de travail à offrir tandis que le capitaliste possède tous les moyens de production. Cela étant, il lui est donc possible d'utiliser ses possessions pour faire pression sur le travailleur individuel. Ainsi contraint, ce dernier voit ses libertés diminuer : liberté d'expression, de revendication de ses droits . Marx exprime donc son opinion, dans Le Capital : « [dans] la société du capital et du travail salarié. [...]
[...] La deuxième des compensations est d'ordre social. En effet, l'activité productive entraine de la part des autres individus, une forme de reconnaissance ou tout du moins d'approbation, à laquelle n'aura pas le droit un individu sans activité. La dernière des compensations tient dans l'estime de soi, dans le sentiment d'être utile à une communauté, dans la fierté d'admirer le fruit de son propre labeur. Le bénévolat est l'exemple le plus probant, en effet être bénévole c'est travailler sans attendre de compensation financière en retour. [...]
[...] Le travail étant réservé aux esclaves. L'homme libre doit chercher à développer le « souverain bien ». Aristote explique dans Ethique à Nicomaque[1] « Le souverain bien est une activité de l'âme selon la vertu dans une vie achevée. » C'est-à-dire, concrètement un savoir artistique ou technique abouti (stratégie militaire, science gymnastique ) dont la finalité respective atteint le niveau de « perfection ». Suivant l'avis d'Aristote, le travail n'est pas une activité destinée à l'homme libre et ne peut être que besogne d'esclave. [...]
[...] On ne peut rien imaginer de pire. » Arendt soulève alors finalement le plus grand paradoxe du travail : l'homme est contraint de travailler pour être libre. Autrement dit, l'homme est prisonnier de ce qui le libère. En conclusion, le travail dans certains cas fait obstacle à la liberté de l'homme. Il est évident que le travail est pour l'homme une contrainte qu'il cherche à réduire par l'amélioration des outils, la mécanisation pour finalement prendre conscience de son propre besoin de travailler. [...]
[...] Je suis donc incapable de travailler en jouant. En un mot, le travail réduit la possibilité d'aménager notre temps à souhait. Parfois même le travail ne se limite pas au temps qui lui est alloué. Avec l'émergence du « tout connecté », le travailleur ne peut avoir aucun repos : sans cesse sollicité hors de son temps de travail, il finit par ne plus pouvoir faire autre chose que produire. Cette attitude a récemment conduit, les médecins à mettre en évidence l'apparition d'une nouvelle pathologie : l'addiction au travail. [...]
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