S'il est une évidence, dans la société à laquelle nous appartenons, c'est que celui qui ne met pas la main à la pâte, celui qui ne paie pas de sa personne, celui qui ne travaille pas est un raté. Il ne fait rien. Honte sur lui ! Dans un milieu devenu utilitariste, celui qui ne produit ou ne participe à aucune activité économique, pire, qui profite de l'activité des autres est un poids mort. Le bon travailleur, ou même la conscience travailleuse, que raille Nietzsche, s'indigne et éprouve une certaine pitié de bon ton, pitié proprette, à l'encontre de celui qui ne trime pas. Cette déesse aux cent bouches de la Bien-pensance est une nouvelle Moïra, une destinée économique. N'y a-t-il pas quelque jalousie dans l'esprit besogneux à culpabiliser celui qui ne travaille pas ? Peut-être aussi faut-il admettre que le travail libère (...)
[...] Ce qui définit le capitalisme selon Marx, dans le Capital, c'est le renversement de la société artisanale dont l'économie est caractérisée et normée par le mouvement M-A-M pour marchandise, A pour argent) : l'artisan produit une marchandise, la vend et celle-ci change de mains. L'artisan cesse de produire quand il a assez pour vivre. L'argent n'y est que médiateur entre artisan et acheteur. Le capitalisme renverse les valeurs par un mouvement où la marchandise n'est produite qu'à partir d'un investissement qui précède la production et qui doit se solder par un retour sur investissement le prime signifiant que l'argent revient avec un bénéfice. L'argent devient alors la finalité de l'activité économique, d'où son autonomisation. [...]
[...] Pour réaliser son travail, l'esclave va devoir se soumettre la nature, la cultiver i.e. imprimer sur elle la marque de sa liberté. Si bien qu'entre la peur de la mort et l'objectivation (le devenir chose) de son intelligence, l'esclave accomplit le mouvement de l'abstraction absolue» : il parvient pour la première fois d'une part à s'émanciper de l'immédiateté des désirs qu'il apprend à contrôler, il conquiert ainsi sa liberté et d'autre part, il contemple son intelligence dans l'opus qu'il a produit. [...]
[...] Le travail est-il une nécessité ? S'il est une évidence, dans la société à laquelle nous appartenons, c'est que celui qui ne met pas la main à la pâte, celui qui ne paie pas de sa personne, celui qui ne travaille pas est un raté. Il ne fait rien. Honte sur lui ! Dans un milieu devenu utilitariste, celui qui ne produit ou ne participe à aucune activité économique, pire, qui profite de l'activité des autres est un poids mort. [...]
[...] Quelle que soit la société, il est requis d'appartenir à la classe productive. Marx constate ainsi que si le mode de production capitaliste n'a pas grand rapport avec le mode féodal, ils se distinguent sur un fond commun : la production vise à assurer la pérennité de la structure sociale. Dans un système féodal, il y a trois classes sociales : la noblesse, le clergé et le tiers-état. Le tiers-état est la classe productive, elle paie pour les deux autres. [...]
[...] Parce qu'il est le fruit de l'esprit. Le travail ne peut-il ainsi être conçu comme le processus même de l'humanisation c'est-à-dire de la spiritualisation de l'homme, soit identiquement de sa libération vis-à-vis de son animalité ? C'est précisément ce que Hegel, dans la Phénoménologie de l'esprit pense à travers sa dialectique du maître et de l'esclave C'est le moment du passage de la nature à la culture, du règne de l'immédiat à celui de la médiateté. Or ce qui s'effectue à l'occasion d'un combat pour la reconnaissance c'est le différemment de l'instant de la consommation. [...]
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