Dissertation de Philosophie entièrement rédigée (niveau Terminale) ayant pour thème le travail répondant à la question suivante : "Le travail dénature-t-il les hommes ?". Analyse des principales implications du travail dans la société et des rapports entre les hommes et le travail.
[...] Le travail dénature-t-il les hommes ? Introduction. C'est par le travail que l'homme se transforme écrivait Aragon dans un article de L'Humanité. De quelle transformation parlait cependant le poète ? Le travail est inhérent à l'homme, il semble être intégré dans la logique de fonctionnement de l'être humain et agit également sur lui. Grâce au travail, l'homme agit en effet sur la nature et sur la société pour les transformer et les faire évoluer, tout en s'inscrivant lui-même dans une logique sociale et dans un organisme social. [...]
[...] Mettre ainsi l'individu dans un tel état de soumission, n'est-ce pas aller à l'encontre du respect qui lui est dû et lui retirer sa nature ? L'homme pourrait néanmoins se libérer de cette soumission par le travail lui-même, par la révolte, symbolisée par la grève. Le travailleur pourrait alors retrouver sa nature en s'affirmant et en affirmant la volonté de sortir du cercle dans lequel il serait installé ; le travail lui redonnerait alors sa nature d'être humain indirectement, il la retrouverait en effet grâce à lui mais en cherchant à s'en soustraire. Conclusion Ainsi le travail se montre-t-il sous des aspects très différents. [...]
[...] S'il peut affirmer la nature de l'homme en l'inscrivant dans une dynamique sociale et en le rendant valable au vu d'autrui et de la société, il peut également le dénaturer en l'aliénant, en remettant en cause son statut d'être humain et en le faisant disparaître au profit de l'Etat. Il peut de plus transformer les hommes en esclaves permanents, aussi bien ceux qui produisent que ceux qui consomment. Le travail dénaturerait ainsi l'être humain, mais lui permettrait également de retrouver sa nature d'être par la révolte et le refus des conditions qui y sont liées. Cette analyse peut alors expliquer les raisons pour lesquelles le travail est à la fois redouté et attendu par les hommes, cette ambivalence qui y est attachée. [...]
[...] Il n'est, en outre, pas entièrement libre dans le choix de ses créations. Celles-ci sont en effet dépendantes de la demande des acheteurs et doivent être vendables. Peut-on alors encore prétendre que le travail ne dénature pas l'être humain dans la mesure où il retire au travailleur son indépendance, où il le soumet aux autres ? S'il est démontré que l'intégration dans la société est nécessaire à l'existence, la soumission et la dépendance à cette société en sont des applications extrêmes qui retirent à l'homme son être Le résultat produit par le travail rend de plus la société esclave de ses produits. [...]
[...] Le travail permet d'acquérir le statut d'être humain. Le travail permet de régler la vie de l'homme, et de l'inscrire dans une logique sociale, de lui donner un rôle essentiel au sein de la société, lieu où l'homme peut s'accomplir en tant que tel. Exister au regard de la société et y être intégré est en effet essentiel pour l'être humain ; celui qui en est exclu ou qui s'en exclut lui-même peut en effet être considéré comme un monstre au sens étymologique du terme, comme celui que l'on montre, que l'on regarde. [...]
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