L'origine du mot "travail" suggère l'idée d'un assujettissement pénible. "Travail" vient en effet du latin populaire "tripalium" qui désigne d'abord un appareil formé de 3 pieux servant à maintenir les chevaux difficiles à ferrer, puis un instrument de torture. L'accomplissement de l'homme est alors difficile à distinguer. L'accomplissement suppose qu'un processus naît, se développe et atteint son épanouissement complet. Mais si le travail est, comme son origine l'indique un instrument de torture, de souffrance, comment l'homme peut-il atteindre un épanouissement total ? Le travail est aussi l'activité par laquelle l'homme modifie les processus naturels pour en tirer profit. L'homme utilise la nature à son gré et c'est peut-être en cela qu'il s'accomplit étant obligé de se soumettre aux lois déterminées de la nature (...)
[...] En fin de compte, l'idée de travail est très controversée. On peut la voir comme un moyen d'épanouissement ou bien d'aliénation. L'épanouissement est un vœu pieux de la société actuelle mais il restera sûrement un idéal et l'aliénation restera réalité. L'Homme transforme le travail en créant des machines. L'inhumain travail à la chaîne sera un jour exécuté par la machine elle-même, ne laissant probablement à l'Homme qu'un travail intelligent d'invention, de contrôle, et de réparation. Reste le douloureux problème de chômage. [...]
[...] En effet, l'Homme est exploité, il offre sa force de travail et le patron l'achète. Mais le prix convenu n'est pas à la hauteur de la valeur du travail produit. La notion du plus-value est ainsi créée. Le travailleur est donc sous-payé et la réalisation de son humanité est momentanément entravée. Ainsi le travail, loin de libérer, asservit. D'autres parts, si nous gardons la vision de la première partie, l'Homme qui ne travaillerait pas serait-il un sous Homme ? Peut-on réellement dire que quelqu'un qui n'a plus ou pas de travail, n'est pas humain ? [...]
[...] L'esclave, en étant contraint à travailler pour les désirs de son maître, va refouler ses instincts, se faire violence ( par exemple : il a envie de prendre un bain mais doit le préparer pour son maître). Il n'est pas un être déterminé, il est un Homme, il apprend à maîtriser la nature et à s'en servir, il devient autonome. Alors que son maître devient dépendant de son esclave, il ne sait rien seul, il est aliéné. Donc le travail éduque, transforme le monde civilisant. L'Homme s'accomplit donc bien dans travail car il est libre et se réalise. [...]
[...] La division du travail en est la cause. L'Homme en faisant des tâches parcellaires, spécialisées, limite sa liberté et s'enferme dans des activités déterminées. Dans le temps, l'artisan était à côté de ses outils, il en était l'âme et son œuvre était la sienne, l'ouvrier produisait la totalité de l'objet. Aujourd'hui le travail est au profit d'un autre, l'ouvrier n'est qu'un maillon de la chaîne de production qu'il ne maîtrise pas, et comme le souligne Marx, les biens qu'il contribue à produire lui échappent totalement. [...]
[...] Le travail est facteur d'intégration sociale et d'identité. Le travail est devenu la plus grande machine à produite de l'identité sociale. Si l'Homme perd son travail il ne pourra donc pas s'épanouir. Au cours de sa vie l'Homme pourra emprunter l'ascenseur social et avoir une plus grande place dans la société. L'Homme aura donc des opportunités, un but, une réussite. De plus, on le voit bien, le travail permet aussi d'avoir une vie sociale, on rencontre des gens, ou s'ouvreaux autres. [...]
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