Analyse de la notion de travail
- Sens large.
- Le "travail" peut être, au premier abord, défini comme toute activité de médiation entre un être vivant et la nature, activité qui consiste à assouvir les besoins par l'intermédiaire d'un processus, plus ou moins complexe. En ce sens large, l'abeille qui produit le miel, l'oiseau qui construit son nid "travaillent"...
- De façon plus restrictive, le terme "travail" renvoie à l'action technique, spécifiquement humaine, consciente, délibérément finalisée, (à la différence des actes instinctifs des animaux), consistant à transformer ou façonner un donné brut, un matériau, en vue d'obtenir un produit fini. En ce sens, on pourra dire que le potier qui façonne de la terre, que l'écrivain qui façonne la langue, ou même que le sportif qui façonne son corps, "travaillent" (...)
[...] Le résultat auquel le travail aboutit préexiste idéalement dans l'imagination du travailleur. Ce n'est pas qu'il opère seulement un changement de forme dans les matières naturelles; il y réalise aussi son propre but, dont il a conscience.” K. MARX Dans ce passage du Capital, K. Marx veut montrer la spécificité de l'activité humaine “travail” par rapport à tout ce que peuvent faire les animaux, même les plus “experts”. Si le “travail” est défini comme une simple confrontation de forces naturelles (l. [...]
[...] Le travail humain libéré ne serait-il pas alors à chercher dans ces activités qui se sont totalement affranchies de l'emprise du besoin immédiat : recherches intellectuelles, créations artistiques, loisirs? Il s'agit bien encore de “travaux” exigeant patience, efforts, concentration, imagination, mais ils libèrent l'infinité des potentialités humaines. L'homme est “condamné” à travailler. Comme tout être vivant, il doit subvenir à ses besoins. La Bible fait du travail-souffrance la punition de la faute primordiale (cf. Genèse 16-19). Mais cette condamnation se retourne contre elle-même. L'homme, en se battant avec la nature et ses forces aveugles, se crée lui-même en développant sa propre essence. [...]
[...] Il va même jusqu'à définir des esclaves nature” : Celui qui par nature ne s'appartient pas, mais qui est l'homme d'un autre, celui-là est esclave par nature; et est l'homme d'un autre celui qui, tout en étant un homme, est un bien acquis, et un bien acquis c'est un instrument en vue de l'action et séparé de celui qui s'en sert.» ARISTOTE, La Politique, Origines et fondements du capitalisme Depuis quelques siècles, s'est généralisée la condition salariale du travail, à tel point qu'il nous est devenu naturel et évident d'associer "travail" et "argent". Le travail est devenu une "marchandise" qui s'échange, comme les autres, sur un marché. Or c'est le capitalisme qui a poussé jusqu'au paroxysme le système de production des marchandises. Pour que soit possible l'émergence du système capialiste, il a fallu qu'apparaissent deux "classes" sociales antagonistes, dont la première ne pouvait pas vivre sans la seconde, et dont la seconde ne pouvait pas s'enrichir sans la première. - La première classe, Marx l'appelle "prolétariat". [...]
[...] Le travail donne sens à son existence Dans chaque société humaine, de la plus simple à la plus complexe, on observe l'existence de la division du travail. Appelons-la “division sociale du travail”. Son existence se comprend aisément : chacun ne pouvant, à la fois, être marchand, chasseur, médecin, coiffeur, cordonnier, etc., il a bien fallu spécialiser les tâches. Mais une seconde “division du travail”, appelons-la “division technique du travail”, est intervenue dans les sociétés industrielles aux tâches de plus en plus nombreuses, mécanisées et complexes : la productivité impose une spécialisation de plus en plus fine des tâches. [...]
[...] Un être qui obtient instinctivement satisfaction dans son environnement immédiat restera toujours un animal. [...]
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