Comment, alors que le transhumanisme dévoile une nouvelle mise en pratique sociétale appuyée sur une vision toute nouvelle de l'homme, peut-il être compatible avec une trinité conceptuelle et politique qui ne comprend pas, ou pas tout à fait, ce nouveau paradigme ?
[...] Dans un premier temps il s'agira de montrer comment le transhumanisme apparaît d'abord comme une contradiction partielle, voire fondamentale, de la trinité Liberté Egalité Fraternité ; puis nous essayerons de voir comment il est possible de remettre en cause ces contradictions pour voir en ce nouveau mouvement une adaptation, une transition dudit modèle. Tout d'abord, il apparaît qu'il y a une remise en cause théorique du fond philosophique qu'il y a derrière la devise nationale française. Celle-ci se base en effet sur plusieurs postulats et visions du monde politique et sociale, inspirés d'abord par le républicanisme antique, puis par la philosophie des Lumières. [...]
[...] D'abord, c'est par l'idée de post-humanisme, presque inhérente au transhumanisme, qu'il entend déplacer les frontières données par les trois concepts. Ceux-là se concentraient sur une vision humaniste du monde, plaçant l'homme, ses facultés, ses devoirs, ses droits au centre de tout, et donc, par la philosophie des Lumières, le portant vers un principe progressiste, positiviste, d'évolution. Le transhumaniste trouve sa place dans cette doctrine, parce qu'il se fonde sur une vision globalement humaniste, c'est-à-dire confiant en l'idée que l'homme est maître de son destin et à un avenir améliorable possible, et parce qu'il n'use pas de principe tellement différent que ceux dont usent les penseurs et hommes politiques du républicanisme post-révolution. [...]
[...] Le transhumanisme s'inscrit en ce sens comme étant une continuité de la philosophie des Lumières, et ainsi ne contredit pas le fond de la pensée révolutionnaire française. Il faut améliorer l'homme, c'est-à-dire le sortir de l'obscurantisme par le savoir éclairant de la science, et par son application dans le monde, et le mouvement transhumaniste est une proposition formelle de l'application de la science dans la société, qui redessinerait les frontières de l'égalité, de la fraternité et la liberté. Chez Platon, l'image du Protagoras, où Prométhée attribuait à l'homme le pouvoir de l'art et de la technique, se retrouve non seulement dans la doctrine républicaine française mais aussi dans le transhumanisme : l'homme est homo faber, fabricant d'outil, et évolue par l'amélioration de ces outils. [...]
[...] Finalement, il faut dire que le transhumanisme paraît d'abord partiellement légitimement interroger la trinité Liberté Egalité Fraternité : d'abord parce qu'il remet en cause certains postulats établis par la pensée révolutionnaire et républicaine française, en étant de facto une remise en question du principe d'égalité, car il améliorer certains et ne peut pas améliorer tout le monde ; ensuite, parce que le transhumanisme paraît essentiellement utilitariste, et donc s'oppose aux trois concepts républicains, qui eux sont inspirés d'une vision a priori humaniste, ne prenant pas en compte cette utilitarisme corporel moderne véhiculé par ce mouvement. [...]
[...] Enfin, le recul nous fait dire que le transhumanisme n'a pas réellement d'influence sur la trinité de la république en l'instant, et que son aspect « choix de vie » ou « propriété de son propre corps », cher finalement, à un libéralisme moderne, ne peut inquiéter le fond idéologique républicain. En définitive, nous reprocherons à l'analyse d'être un peu spéculée, et de ne pouvoir utiliser assez d'informations pour voir la relation entre les symboles républicains et le transhumanisme, celui-ci n'étant, aujourd'hui, qu'en grandes parties pure spéculation, il ne tient qu'aux années de confirmer s'il s'agissait d'un avant-gardisme. [...]
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