Hume, philosophe écossais du XVIIIème siècle, s'intéresse ici au thème du moi, de la conscience et au problème de l'identité. Il s'agit pour lui de savoir si la conscience, en tant qu'entité qui me définit entièrement, est une réalité ou si elle n'est en fait qu'une parfaite illusion. A cette interrogation qui a suscitée l'attention et le questionnement de bien des philosophes (...)
[...] Cette impression peut-être différente d'un moment à l'autre, faite de chaud ou de froid, de lumière ou d'ombre, d'amour ou de haine, de douleur ou de plaisir Contrairement, au fort intérieur que les autres philosophes ont l'illusion d'atteindre, ces perceptions ne sont jamais les mêmes. Le moi n'est en réalité qu'une succession de sentiments, d'idées, d'impressions. A partir de là, je perçois, non pas que mon moi a froid mais je prends simplement conscience que j'ai froid. Le travail d'introspection ne permet pas pour Hume, d'accéder à cette vérité ultime de mon existence en tant que conscience mais simplement de prendre conscience d'un sentiment, d'une perception. Le Moi n'est jamais purement saisissable et palpable, dans sa forme originelle puisqu'il est toujours accompagné de perceptions. [...]
[...] Car il y a bien des différences entre l'adulte mûre que je serai, et l'enfant que j'étais. Moi qui hier adorait manger les bananes, je ne peux aujourd'hui pas même les toucher. Ou encore, moi qui me moquais, il y a encore quelques années des gouts musicaux de mon père, y adhère aujourd'hui parfaitement et partage son admiration pour Brel, Piaf et bien d'autres. Moi dans toute ma diversité, physique ou mentale, suis tout de même, malgré ce changement perpétuel qui s'opère en mes perceptions toujours la même personne . [...]
[...] Il est indépendant de tout ce qui nous affecte de l'extérieur, et qui n'est peut-être qu'illusion. Le moi garantit mon identité et c'est cette substance que j'atteins par introspection et qui demeure invariable et ininterrompue qui constitue la connaissance que j'ai de moi et du monde, la conviction et l'essence même de ma présence. Pour Hume, toute cette philosophie introspective de la conscience est une croyance pure et simple, une tendance de l'imagination qui nous conduit à postuler l'existence d'une entité mystique qui serait le moi Et pour le montrer, il va la retourner contre elle-même. [...]
[...] Hume, dit à propos de la nature humaine, que nous ne sommes qu'un faisceau de perceptions différentes, et que sans ces perceptions je ne peux pas même prétendre à l'existence. Peut-être affirme-t-il la plus que sa réflexion, ou que sa démarche philosophique ne lui donne le droit d'affirmer ? Car, il est vrai qu'en l'absence de toute impression, de tout sentiment et de toute idée, le sujet ne peut pas vraiment exister, ou jouer de rôle social, ni même se comporter comme une entité entière qui possède la faculté de penser, d'agir, de réagir au monde qui l'entoure et à ce qui se passe en lui. [...]
[...] Prenons, par exemple, le cas d'un individu qui serait parfaitement capable de perceptions, de chaud ou de froid de douleur ou de plaisir qui soit tout à fait en mesure de penser sentir voir aimer ou encore haïr mais pour qui il est totalement impossible de conserver sur une durée effective l'ensemble de toutes ces impressions et des ces sentiments, autrement dit, que cette personne souffre d'un défaut de mémoire extrême. Selon Hume, il n'y aurait aucune différence entre cet individu, souffrant d'un défaut grave de mémoire et une autre personne possédant toute ses capacités mentales et dont l'intégrité ne puisse être remise en cause. En effet, tous deux sont capables de perceptions. Mais celui qui ne possède pas mémoire, et qui ne peut donc pas organiser ces perceptions et leur donner un sens propre, celui la ne peut ni agir, ni éprouver, ni être. [...]
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