Le texte, extrait du Traité de la nature humaine de Hume, philosophe empiriste anglo-saxon du XVIIIe, renvoie à l'opposition entre état de nature et état de culture, au travers de l'évolution de l'espèce humaine. L'idée générale du texte repose sur une forte opposition entre l'homme et les autres animaux quant à leurs attributs respectifs, faisant de l'homme l'être le plus faible. Ainsi, Hume développe la thèse selon laquelle l'évolution de l'homme, marquée par son passage à la vie en société est justifiée par cette faiblesse naturelle notable qu'il fallait compenser (...)
[...] En quoi le monde humain se distingue-t-il du règne animal ? Hume procède dʼune hypothèse semble”) à partir dʼobservations faites sur lʼensemble des espèces animales qui le conduisent à une étude comparative entre les hommes et les autres animaux. Dʼentrée, lʼhomme se distingue des autres animaux à son désavantage. En effet, à lʼétat de nature, lʼhomme paraît être le moins bien pourvu des animaux, ce qui lui confère une faiblesse toute particulière. Cette dernière repose sur une disproportion entre de nombreux besoins et nécessités vitales, cʼest à dire tout ce quʼil manque à un organisme pour assurer sa survie. [...]
[...] Il n'y a que chez l'homme que l'on peut observer à son plus haut degré d'achèvement cette conjonction ( ) de la faiblesse et du besoin. Non seulement la nourriture, nécessaire à sa subsistance, disparaît quand il la recherche et l'approche ou, au mieux, requiert son labeur pour être produite, mais il faut qu'il possède vêtements et maison pour se défendre des dommages du climat ; pourtant, à le considérer seulement en lui-même, il n'est pourvu ni d'armes, ni de force, ni d'autres capacités naturelles qui puissent à quelque degré répondre à tant de besoins. [...]
[...] Pour Aristote, il était inscrit dans la nature et celle de lʼhomme que ce dernier devienne un être de culture par lʼinvention de techniques élaborées. Lʼextrait à lʼétude ici ne répond pas à la question : pourquoi ce déséquilibre à lʼorigine chez lʼhomme, entre besoins et moyens ? Faisant état de la faiblesse physique de lʼhomme, le texte de Hume justifie simplement le passage de lʼétat de nature à la vie en société en réponse, semble-t-il, à une nécessité vitale. [...]
[...] En revanche, il semblerait curieusement que lʼhomme ne soit pas à sa place dans le milieu naturel car rien chez lui ne permet une adaptation à cet environnement dʼorigine. La nourriture se dérobe à lui ; il est le sans protection, sans abri. On comprend quʼà cause de toutes ces carences, il ait plus de besoin que les autres animaux, cʼest à dire plus dʼeffort à fournir pour palier justement ses déficiences qui accentuent ses nécessités. Plus la faiblesse est grande, plus les besoins se font sentir et sʼaccroissent. [...]
[...] Dans un premier moment, Hume constate un apparent déséquilibre entre les besoins de lʼhomme et les moyens de les satisfaire opposé à une adéquation entre ces données chez les autres animaux. Ainsi, dans un deuxième temps, par le biais notamment dʼexemples, il insiste un peu plus sur la différence relative à la constitution physique entre les animaux, bien pourvus, et lʼhomme, le plus démuni. Ce qui conduit Hume, dans un dernier moment, à justifier lʼapparition dʼune vie sociale afin dʼassurer la servie et la perpétuation de lʼespèce humaine. Cette vie en société a permis à lʼhomme dʼévoluer au point de se différencier radicalement du monde animal. [...]
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