Traité du désespoir, désespoir, volonté, responsabilité
Le désespoir : lorsqu'on ignore son "moi", ou qu'on le refuse. C'est-à-dire, soit lorsqu'on veut en changer, ou soit lorsque veut être "soi-même". Ce qui induit que les personnes disant allaient bien peuvent être désespérées. Ce ne sont pas seulement les personnes qui se sentent désespérées, et peut-être même que ces personnes ne le sont pas. Il semble qu'il faille se connaître soi-même, mais cela pas par d'une part une prise de conscience du "moi", c'est-à-dire de la particularité de l'homme qu'il a à se passer. Il est composé à la fois d'infini et de fini, et c'est une erreur de de tendre soit vers l'infini, soit vers le fini. Car l'homme est cette synthèse. Le désespoir, en somme, est cette fuite de soi-même. Ce désir de sortir de soi. De ne pas être soi. S'il faut connaître le monde, il faut également en prendre conscience. Plus il y a de conscience, et donc de volonté - Platon plus Descartes concevait la conscience ainsi : « Par le mot de penser, j'entends tout ce qui se fait en nous de telle sorte que nous l'apercevons immédiatement par nous-mêmes ; c'est pourquoi non seulement entendre, vouloir, imaginer, mais aussi sentir est la même chose que penser » - plus il y a de moi. Le manque de volonté est ainsi un manque de moi, donc du désespoir.
[...] - Importance de la parole qui matérialise la pensée, qui la réalise. L'homme qui se tait ne peut que se renfermer sur lui-même, il est réduit à son propre tête-à -tête. Le rapport de lui à lui-même perd le moi, car il perd la confrontation nécessaire avec autrui. Il ne faut pas craindre cette "orientation intérieure" qui doit être exprimée. L'unicité de l'homme lui donne le droit de risquer. Risquer c'est toujours vivre car l'homme impose alors toujours sa singularité. [...]
[...] Il est vrai qui risquer, c'est perdre ou gagner. Mais ne pas risquer, revenant donc à ne pas perdre, ne pas se tromper, c'est toutefois se perdre soi-même. Ce qui rappelle cette citation : "Kant a les mains propres, mais il n'a pas de mains". La lâcheté de l'homme réside dans cette non-action, en n'osant pas. Il doit s'accomplir par l'action. Le champ des possibles peut effrayer, et donc faire désespérer : le moi est sans cesse en devenir. Ou au contraire, devant la nécessité, peut désespérer : l'homme est lui-même. [...]
[...] - Dieu est l'absolu possible, donc prier redonne un souffle au moi. La prière unie à la fois le possible et la nécessité. Elle renvoit l'homme à sa propre condition, et s'opère alors un retour sur soi empêchant la perte du moi. On prend conscience dans la prière de soi, du monde et de ce qui le compose. Croire au possible, c'est croire. L'antidote du désespoir semble être la santé dans la foi : dieu tout est possible." - Le suicide n'est pas du désespoir, c'est l'indifférence quant au suicide qui en est. [...]
[...] Les jeunes par rapport à l'avenir, lorsqu'ils se projettent ; et les vieux par rapport au passé, à leurs souvenirs. - Le désespoir du temporel (indiquant la totalité) peut amener à désespérer d'une chose temporelle (indiquant un fait isolé). - L'ennemi de l'esprit est la fatalité. - Le désespoir quant à l'éternel ou de soi-même : L'homme peut désespérer de l'éternité par une chose temporelle, c'est-à-dire désespérer de soi. Ce n'est plus un désespoir-faiblesse, mais un désespoir de sa faiblesse. [...]
[...] Il chérit ce désespoir par haine de l'existence , il veut sauvegarder son intériorité, et ne veut pas partager cette misère avec autrui. C'est un désespéré spirituel qui se dissimule sous différentes apparences. En réalité, c'est un manière de soumettre Dieu à lui-même. Se révolter contre l'existence, c'est se révolter contre Dieu en lui montrant qu'il a échoué. C'est le désespoir du poète. - Le désespoir est le péché. Le péché est faiblesse ou défi : on péche donc quand on ne veut pas être soi-même ou qu'on veut l'être. [...]
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