La réflexion qui suit porte sur le tragique chez Nietzsche et Camus. Nous tâcherons tout d'abord de définir sommairement ce qu'est le tragique nietzschéen. Une fois cette base établie, nous pourrons décrire la tragédie chez Camus, ce qu'elle doit à Nietzsche comme ce en quoi elle s'y oppose.
Mais il nous faut tout d'abord justifier le choix du thème, comme celui des auteurs que nous allons analyser. L'étude du tragique nous a été suggérée par le cours du professeur R. Célis du semestre d'hiver 1998. C'est ensuite une lecture du Mythe de Sisyphe, d' Albert Camus qui, après nous avoir intéressés au plus haut point, nous donnait l'envie d'en tirer un travail en relation avec le cours sus-mentionné. Une présence nietzschéenne nous semblait dès lors quasiment incontournable, tant le tragique est fondamental dans cette oeuvre, et tant l'influence du philosophe allemand fut grande sur la pensée de Camus, comme nous tenterons de le démontrer plus loin.
[...] Le développement historique de la tragédie tel qu'il est décrit par Nietzsche n'est donc pas remis en question par Camus. Celui-ci souscrit pleinement à la thèse de la dialectique apollinien - dionysiaque à l'oeuvre dans la naissance de la tragédie. Si les deux philosophes acceptent une base de travail commune quant à l'étude du tragique, les divergences apparaissent néanmoins dans les implications et les applications de cette genèse ainsi définie. Camus, en homme de théâtre, n'adhère pas à l'extension nietzschéenne du concept de tragique jusqu'au plan éthique. [...]
[...] Camus, Conférence prononcée à Athènes sur l'avenir de la tragédie, in Oeuvres complètes, tome éd. du club de l'honnête homme, Paris page 429 A.Camus, op. cit., page 431 A. [...]
[...] Le tragique chez Nietzsche et son influence sur Camus La réflexion qui suit porte sur le tragique chez Nietzsche et Camus. Nous tâcherons tout d'abord de définir sommairement ce qu'est le tragique nietzschéen. Une fois cette base établie, nous pourrons décrire la tragédie chez Camus, ce qu'elle doit à Nietzsche comme ce en quoi elle s'y oppose. Mais il nous faut tout d'abord justifier le choix du thème, comme celui des auteurs que nous allons analyser. L'étude du tragique nous a été suggérée par le cours du professeur R. [...]
[...] Or c'est précisément la nature de ce lien qui crée la divergence entre les deux philosophes: si Camus attend l'époque favorable qui permettra une nouvelle renaissance de la tragédie, Nietzsche voit au contraire dans le tragique le moyen d'inaugurer l'âge de l'état d'esprit tragique, pont vers le surhumain. Nietzsche, La naissance de la tragédie, chapitre in Oeuvres philosophiques complètes, Gallimard, Paris page 50 F. Nietzsche, op. cit., chapitre page 553 F. Nietzsche, op. cit., chapitre page 74 F. Nietzsche, op. cit., chapitre 17, page 115 F. [...]
[...] Lorsque le sens tragique est acquis, l'individu se doit de prolonger son effort vers la communauté pour y fonder l'état d'âme tragique. Si, comme nous l'avons vu, l'absurde camusien est individuel, sa transcription au plan communautaire semble être le tragique. En effet, la thématique du tragique nietzschéen thématique qu'on osera qualifier d'existentialiste est très proche du concept camusien d'absurde: il s'agit dans les deux cas de trouver une réponse autre que la religion ou le suicide à la question quoi bon vivre Une divergence subsiste néanmoins: le tragique nietzschéen est un projet collectif, alors que l'absurde, dès lors qu'il est vécu consciemment et volontairement, reste un effort personnel. [...]
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