Opinion, ensemble de jugements, manière de penser, croyances, culture, société, sophistes, vérité, norme, ethnocentrisme, tolérance, langage, Montaigne, Platon, apparence, recherche de la vérité, droit de liberté d'expression, loi, discrimination raciale, homophobie, terrorisme, religions, Galilée, Darwin, certitude, démocratie, justesse
Du grec « doxa », l'opinion commune aura tendance à croire que toutes les opinions se valent et doivent être entendues. Nous verrons, dans cette dissertation, si c'est vraiment le cas. Issue du verbe latin « opinari » une opinion est un ensemble de jugements que l'on se fait. Depuis le début de notre civilisation, l'opinion est au centre même de nos sociétés, notamment en politique. C'est une manière de penser similaire entre plusieurs individus, qui permet alors à une société, à une culture, de se former. L'opinion étant le pilier de nos sociétés, de nos cultures, elle est essentielle à leurs créations et fonctionnements. L'opinion nous permet d'émettre un avis sur un sujet et de porter un jugement sur un individu, un être vivant, un phénomène, un fait, une situation, un objet ou une chose. Quelle valeur peut alors avoir une opinion devant toutes ces possibilités ?
[...] Si, en démocratie, chacun a le droit de soutenir ses idées, cela ne signifie pas qu'une opinion en vaille une autre ; il peut toujours y avoir une plus grande part de vérité dans l'une des deux opinions. L'opinion reste bien une croyance incertaine ; mais la morale et la science permettent justement de déterminer la valeur des opinions (valeur de justice ou de vérité) parce qu'elles ne sont plus des opinions : elles sont des certitudes. [...]
[...] C'est le principe de tolérance. Mais la volonté d'être tolérant, c'est-à-dire d'admettre chez autrui une manière de penser ou d'agir différente de celle qu'on adopte soi-même, notamment en termes d'opinion, risque de décrédibiliser l'idée même de vérité. Refuser cette notion de valeur des opinions reviendrait à ignorer toute différence entre le vrai et le faux, entre le bien et le mal. En effet, est-il juste de tolérer l'intolérable ? C'est pourquoi Platon s'oppose à la thèse des sophistes. Selon lui, le langage prouve que la vérité n'est au contraire pas relative, puisque les mots sont à la fois précis, abstraits et universels : le mot « fleur » implique un point commun entre toutes les fleurs désignées par ce mot, indépendamment du fait que nous trouvons les fleurs belles, laides . [...]
[...] Peut-on donc dire qu'il y a des opinions plus vraies que d'autres ? On peut ainsi évaluer la valeur de l'opinion par la vérité qu'elle contient : si une opinion est bonne, on la considère comme vraie. En effet, les personnes les plus instruites sur certains sujets auront tendance à avoir la meilleure opinion possible. On peut alors affirmer qu'aucune opinion ne se vaut puisque nous choisissons les opinions les plus fondées à nos yeux. Elles n'ont pas la même valeur pour tout le monde. [...]
[...] Peut-on accepter toutes les opinions ? Le sujet prête en effet à se demander si toutes les opinions se valent. Nous verrons si cette affirmation est vraie en se posant la question suivante : y a-t-il des opinions plus vraies que d'autres ? Pour répondre à ce problème, nous verrons que, dans une première partie, les opinions semblent équivalentes, tout en nuançant avec les limites de cette équivalence, avant d'aborder, dans une seconde partie, pourquoi certaines opinions sont, au contraire, plus vraies que d'autres. [...]
[...] D'emblée, l'opinion paraît s'opposer à la vérité. La vérité serait aussi relative au sujet qui l'énonce : c'est la thèse des sophistes, les philosophes de l'Antiquité qui prônent la relativité de la vérité. Dans cette perspective, il faudrait renoncer à l'idée d'une vérité absolue, et donc à l'idée que certaines opinions soient plus vraies que d'autres, puisqu'il n'y a pas qu'une seule vérité, mais plusieurs, qui peuvent par exemple dépendre de notre culture. La vérité serait donc aussi relative à la culture comme le montre Montaigne dans son essai « Des Cannibales » : si nous sommes choqués par certaines pratiques des étrangers comme le cannibalisme, c'est parce que nous ne partageons pas la culture dans laquelle cette pratique a un sens (ingérer les forces de l'individu dans le respect), car dans la nôtre, cet acte relève de la barbarie. [...]
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