Opinions tolérables, liberté d'expression, manière de penser, préjugés, réflexion, milieu social, dogmatisme, curiosité intellectuelle, égocentrisme, conscience, égalité des opinions
Dans notre démocratie, on a tendance à promouvoir la liberté d'expression, cependant l'opinion est un vaste sujet qui pourrait bien la remettre en cause si l'on s'y interroge plus sérieusement. Pour commencer, on pourrait définir l'opinion comme la manière de penser d'une personne, ce qu'elle pense et ce sur quoi elle se repose pour agir. C'est un jugement subjectif, autrement dit personnel qui n'est en rien valable pour autrui. Ensuite, qu'est-ce que tolérer ?
[...] Personne ne nous demande d'être pour ou contre son opinion, on peut tolérer tout en se taisant. Par exemple, au niveau relationnel, les hommes peuvent tolérer les opinions de personnes qui leur sont proches sans pour autant être en accord avec celles-ci. Si tolérer impliquait de donner son avis à chaque fois que l'on rencontre une nouvelle opinion, on ne ferait que cela et on ne pourrait pas construire de relation avec autrui dans le sens où il ne peut exister deux individus qui soient parfaitement en accord sur tout. [...]
[...] Refuser de tolérer une opinion serait alors rester englué dans ses opinions qui nous paraissent logiques. En outre, on est parfois de grands pratiquants du dogmatisme, c'est-à-dire que l'on affirme que nos croyances sont des vérités absolues qui ne peuvent être remises en cause. On n'a aucun doute, on n'essaie pas une seconde de se questionner sur nos croyances. Ceci est une grande fermeture d'esprit, car on refuse d'entrevoir les choses d'une manière différente. On refuse de s'initier au doute, qui n'empêche pourtant pas de raisonner, mais qui aide à se libérer. [...]
[...] Tolérer peut nous priver de caractéristiques essentielles On cherche à savoir si tolérer toutes les opinions est une entrave à ce sans quoi l'on ne serait pas ce que l'on est, notre essence. En premier lieu, se questionner sur toutes les opinions que l'on rencontre c'est mettre en doute les nôtres puisque certaines s'y opposent. Une fois nos propres opinions remises en cause, on a plus de bases sur lesquelles se reposer pour réfléchir. Tolérer ces opinions contraires aux nôtres favoriserait alors les opinions extérieures. On deviendrait étranger à soi-même dans la mesure où nos opinions ne seraient plus une priorité. [...]
[...] On admet la nécessité de l'existence d'un rapport d'égalité entre les individus. Pourtant si tout le monde est égal, alors l'opinion de chacun a le même poids. Une question se soulève alors et remet en cause le refus de la tolérance de n'importe quelle opinion : qu'est-ce qui fait que notre opinion est plus juste et pertinente qu'une autre ? Les problèmes qui plantent l'égalité des opinions On veut montrer qu'aucune opinion n'est plus ou moins tolérable qu'une autre, car elles s'égalent. [...]
[...] La question de la tolérance de chaque mouvement ne se pose pas, et dans tous les cas, même si quelqu'un ne la tolérait pas, cela n'y changerait rien. En effet si l'on a conclu avant que tout le monde soit égal, alors si un individu pense que cette opinion n'est pas tolérable, celle-ci n'aura pas plus de poids que celui qui pense qu'elle l'est. Cela reviendrait alors à dire que l'opinion des autres n'est pas plus tolérable que la nôtre ni la nôtre plus tolérable que celle des autres, un raisonnement qui devient absurde et vide de sens. Dans ce cas, quelles opinions devraient être tolérées ? [...]
Source aux normes APA
Pour votre bibliographieLecture en ligne
avec notre liseuse dédiée !Contenu vérifié
par notre comité de lecture