Opinions tolérables, subjectivité, jugement, bien et mal, condescendance, liberté d'expression, pensée unique, censure, droit fondamental, égalité, intolérance, communication numérique, diffamation, discrimination, débat, dissertation de philosophie
Au sens courant, l'opinion (doxa en grec) correspond à un jugement, un point de vue, un avis personnel sur un sujet, que chacun est libre d'émettre. L'opinion a donc un caractère purement subjectif ; d'ailleurs, elle peut être singulière, particulière, c'est-à-dire partagée par une ou plusieurs personnes, voire générale et partagée par une majorité de personnes. Cependant, elle ne peut être universelle dans la mesure où elle est contingente : l'unicité de l'opinion est impossible. La diversité des hommes et des esprits va de pair avec une immense diversité des façons de penser et des avis, au sein d'une même société comme à l'échelle mondiale.
Finalement, il est question de relativité : les opinions diffèrent grandement selon les cultures, les états, les personnes, les contextes… Philosophiquement, l'opinion est bien souvent dévalorisée dans la mesure où elle s'oppose au savoir et à la sagesse, vers lesquels doit tendre quiconque adopte une démarche philosophique en faisant un usage correct de sa raison. Ainsi, elle révèle un exercice limité, voire absent, de la raison : or, celle-ci nous permet de distinguer le bien du mal, le vrai du faux, et permet donc de prendre du recul pour se questionner sur ses avis et de ses croyances.
[...] Mais dans le meilleur des cas, il pourrait être possible de parvenir à raisonner la personne, en l'amenant à se questionner sur le socle de sa pensée, de ses préjugés, en démontrant notamment qu'elle manque de sens, de logique ; on pourrait engendrer une remise en question bénéfique en mettant l'individu sur la voie de la réalité. [...]
[...] Dans ce cadre, il est nécessaire de tolérer les opinions de chacun. Ne pas respecter, ne pas tolérer l'opinion d'un individu serait une réelle atteinte à sa personne. Inévitablement, l'Homme est un être de réflexion, doté d'une raison. Chacun d'entre nous étant unique, nous nous construisons tous en nous basant sur nos innombrables expériences de la vie, sur les leçons tirées du passé et les futurs envisagés : c'est dans cet entremêlement de matière que naissent nos opinions, propres à chacun de nos êtres. [...]
[...] Cependant, ces lois engendrèrent de nombreux débats selon lesquels elles attentaient à la liberté d'expression et entravaient la recherche historique en établissant une certaine vérité officielle incontestable. On ne fait alors que retomber sur la question qui anime notre étude : dans ce cadre, faut-il tolérer toutes les opinions ? Il est difficile de mettre des limites à la tolérance. D'une part, cela signifie qu'il faille limiter la liberté d'expression, or, il s'agirait donc d'une attaque à cette liberté érigée au rang de droit fondamental de l'Homme. [...]
[...] Dans ce cadre, il existe un certain panel d'opinions considérées comme intolérables, car discriminatoires. On peut évoquer, en plus du nazisme, le racisme et les discriminations raciales, l'homophobie, le sexisme Toutes ces opinions se basent sur des préjugés et sont souvent émises par des individus dogmatiques qui prônent leur supériorité aux dépens d'un individu ou d'un ensemble d'individus qu'il dénigre ; il érige alors une hiérarchie des « types » humains, dans laquelle il se place à la tête, en justifiant ses propos par des arguments certainement illégitimes et déraisonnés. [...]
[...] L'éducation est d'ailleurs le point de départ de toute chose : elle imprègne nos opinions et permet d'intégrer des valeurs essentielles telles que le respect d'autrui et des droits de l'Homme, la compréhension Dans un monde civilisé, les opinions de chacun sont prises en compte, évaluées, analysées, débattues Il n'y a que dans un monde empreint de barbarie, de tyrannie, et d'égoïsme que l'intolérance gouverne sous les traits de la haine, du dogmatisme et de la violence. La tolérance apparait donc nécessaire à la cohésion sociale, à la liberté d'expression et au pacifisme des échanges verbaux et numériques. Dans ce cadre, François Jacob disait que « Ce n'est pas seulement l'intérêt qui fait s'entre-tuer les hommes. C'est aussi le dogmatisme. [...]
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