Si toutes les opinions se valent, à quoi bon en débattre ?

Résumé du document

L'opinion est un jugement porté sans connaissance véritable sur un sujet donné. Les philosophies ont souvent porté l'opinion comme fausse, car elle n'était pas le fruit d'un raisonnement construit, mais part intégrante de la subjectivité de l'individu.
L'Homme attribue, en fonction de ce qu'il considère comme juste, différentes valeurs à ses opinions. Du latin valor, dérivé de valere ("être fort"), la valeur, de nos jours, revêt une connotation pécuniaire et quantifiable.

Extraits

[...] C'est du moins la thèse développée par Protagoras, sophiste, qui cautionnait le fait que ‘chacun ait sa vérité'. Il part du constat que les individus perçoivent le monde de manière différente, et que la subjectivité de chaque être empêche la suprématie d'une vérité. L'opinion individuelle prévaut donc sur une vérité universelle. En effet, les différences entre les êtres sont infinies : il semble difficile de trouver une vérité suprême et absolue, qui sied à chacun d'entre nous. L'opinion permettrait à l'homme,d'une certaine manière, de conserver son indépendance, car il est toujours libre de choisir l'opinion qui correspond à ses idées. [...]

[...] Un paradoxe semble finalement se présenter. L'opinion relève de la croyance subjective : elle s'est forgée sans avoir été soumise à un examen critique et ne s'appuie sur aucune preuve. Cependant lors des débats, les participants sont incités à émettre un raisonnement structuré et sensé, ce qui va à l'encontre de la notion d'opinion. Alors peut-on vraiment parler de débat d'opinion ? Ainsi, malgré l'égalité des êtres qui impose une forme d'égalité des opinions, nous ne pouvons concevoir que toutes les opinions se valent. [...]

[...] Elle le guide dans ses actions, et lui donnent une idée du bien et du mal. Si les sociétés n'établissaient pas clairement ces différences de valeurs entre certaines opinions, et plaçaient toutes les opinions sur un rang d'égalité, alors elle précipiterait l'homme dans le nihilisme, c'est à dire la négation des valeurs morales et sociales. Le monde serait dénué de toute signification, de tout but et l'homme condamné à attendre sa mort, sans jamais espérer atteindre toute forme de vérité, puisque toutes les opinions se valent. [...]

[...] Alors, dans l'hypothèse ou toutes les opinions n'ont aucune valeurs, peut-ont dire que, dans un sens, elles se valent toutes ? Ainsi, la nature rend indispensable une forme d'égalité des opinions dans leur essence. Nous pouvons cependant accepter, comme l'on fait les Sophistes, que certaines opinions peuvent être plus profitables aux individus. Le mot valeur du latin classique valor, est utilisé dès le xiie siècle pour désigner le mérite ou les qualités. Lorsqu'un homme dit que, selon lui, deux opinions ne se valent pas, cela ne veut pas forcément dire que l'une est supérieure à l'autre. [...]

[...] Si toutes les opinions se valent, à quoi bon en débattre ? L' opinion est un jugement porté sans connaissance véritable sur un sujet donné. Les philosophies ont souvent portées l'opinion comme fausses, car elle n'était pas le fruit d'un raisonnement construit, mais part intégrante de la subjectivité de l'individu. L'Homme attribue, en fonction de ce qu'il considère comme juste, différentes valeurs à ces opinions. Du latin valor, dérivé de valere être fort la valeur, de nos jours, revêt une connotation pécuniaire et quantifiable. [...]