Cultures et traditions, identité culturelle, éthnologie, relativisme culturel, Montaigne, Lévi-Strauss, Leibniz, Freud, valeurs, hiérarchie culturelle
Dans un temps lointain, alors que les Hommes, unis dans leur quête, bâtissaient une tour audacieuse qui grimpait vers les cieux, une disharmonie mystérieuse s'abattit sur eux. Leurs langues se brouillèrent, une confusion s'installa, et ils furent soudainement incapables de se comprendre mutuellement.
Au coeur de cette énigme linguistique surgit une question éminemment délicate : toutes les cultures se valent-elles ?
[...] Toutes les cultures devraient converger vers un même idéal d'évolution. Dans les replis de cette grande réflexion sur la diversité culturelle, surgit une interrogation profonde Il serait certes légitime de dénoncer le préjugé de l'éthnocentrisme, mais il serait hasardeux de conclure immédiatement que dans le domaine culturel, toute chose se vaut, et que tout mérite d'être préservé. Ethnocentrisme et recherche de hiérarchie culturelle Chaque culture, telle une étoile solitaire dans l'infini, s'érige spontanément comme la plus brillante. Un tel phénomène, l'ethnocentrisme, est inscrit dans le cœur de chaque société. [...]
[...] C'est également méconnaître ce qui confère une valeur infinie à l'humanité, sa capacité à se transcender en faveur de l'autre, quel que soit son éloignement ou son étrangeté. À cet égard, toutes les cultures ne se valent pas. Le relativisme culturel est une attitude qui stipule que toutes les cultures possèdent une dignité égale et que les valeurs, notamment occidentales, ne sont pas universelles. Cette attitude, souvent qualifiée de multiculturalisme, est ambivalente. On peut la soutenir, notamment pour la préservation du patrimoine, des œuvres d'art, ou de la langue des cultures minoritaires menacées. [...]
[...] Il est aussi crucial de reconnaître que la tradition culturelle occidentale, par ses questionnements sur l'humanité notamment, est plus riche et plus évoluée. La critique de la culture occupe une place centrale dans la réflexion du XXe siècle. Freud a révélé l'importance du malaise engendré par la culture chez l'homme civilisé. Cependant, ce qui a profondément ébranlé la confiance en la culture, c'est la constatation troublante qu'elle n'a pas réussi à prévenir le génocide. Peut-on encore croire en la valeur de la culture après Auschwitz ? [...]
[...] En conséquence, l'idée de les hiérarchiser semble illusoire. La suprématie du relativisme culturel Les anthropologues du XXe siècle ont identifié ce penchant à valoriser sa propre culture sous le terme d'ethnocentrisme. Leurs travaux ont démontré que porter un jugement objectif sur une culture est une entreprise délicate, car tout jugement culturel dépend d'une perspective particulière. Il n'existe aucun critère universel qui puisse être appliqué avec pertinence à toutes les cultures. À titre d'exemple, le développement technologique et économique ne saurait représenter le seul critère de civilisation. [...]
[...] Les régimes démocratiques, qui portent parfois l'étendard de la vertu, ne sont pas à l'abri des dérives. Toutefois, il est indispensable d'établir une transition critique Une culture ne se réduit pas à une mosaïque d'éléments disparates ; elle doit conférer un sens, une signification à la vie de ses membres. Si une culture transcendait les autres par sa capacité à procurer le bonheur, elle serait universelle. Or, tel n'est pas le cas, car l'attachement à la culture d'origine est ancré dans l'identité de l'individu. [...]
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