Fiction, expérience de pensée, imagination, divertissement, Nietzsche, réflexion, Don Quichotte, Montesquieu, transmission d'une idée, Emmanuel Kant, dépaysement, Sherlock Holmes
Une fiction est un produit de l'imagination qui n'a pas de modèle complet dans la réalité. Une expérience de pensée est un essai pour résoudre un problème en utilisant la puissance de l'imagination humaine. Une expérience de pensée prend souvent la forme d'un : "Que se passerait-il si..?". Or, lorsque l'on pense à la fiction, on pense surtout à un moyen de divertissement. Qu'elle soit littéraire, théâtrale ou bien d'autres choses, la fiction semble servir le plaisir du spectateur. De ce point de vue, il ne semble pas que le monde fictionnel, quel qu'il soit, serve obligatoirement à résoudre un problème réel. Pourtant, l'auteur qui crée un monde de fiction ne le fait-il pas, consciemment ou non, en vue de véhiculer quelque chose, une idée, une émotion ?
[...] La fiction n'a que pour but le divertissement La fiction dans une certaine mesure, pour but de divertir celui qui la consomme. En effet, on peut choisir d'entrer dans un monde fictionnel afin d'être dépaysé par exemple. C'est le cas de l'anime Psycho-Pass qui nous emmène dans un Japon futuriste, totalement inconnu en 2112, alors que nous-mêmes nous ne nous trouvons qu'en 2017, quoi de plus dépaysant ? De plus, ce dépaysement nous excite, car il nous tire vers l'inconnu. Cela suscite en nous des sentiments, tel que la tristesse lorsque notre héros préféré meurt comme ce fut par exemple le cas pour le personnage de Sherlock Holmes, ou encore de la joie lorsqu'un happy end s'offre à nous. [...]
[...] Sa création est imprimée du sceau de son expérience. C'est ainsi que, dans Como se hace una novela, Unamuno exprime que Les êtres que j'ai créés sont pour moi des êtres avec lesquels j'entretiens une relation. Cela peut même servir à l'auteur et le faire réfléchir sur lui-même ou sur le monde. Une fiction peut servir d'engagement politique, social, etc. comme c'est le cas de l'œuvre Tu ressembles à ma mort . De Frédéric H. Fajardie et bien d'autres où une thèse est clairement soutenue. [...]
[...] C'est le cas des Lettres persanes de Montesquieu qui parlent du problème de l'édit de Nantes en France à travers le récit d'un autre pays. L'action divertissante de la fiction est une arme pour les philosophes. En effet, là où la philosophie échouée à démontrer, la fiction l'aide. C'est de cette manière que Nietzsche fait passer ses idées dans Ainsi Parlait Zarathoustra afin de distiller sa thèse du surhumain et son concept de l'éternel retour notamment. La fiction permet en effet de faire comprendre d'une autre manière au spectateur ce que l'auteur voulait dire, et évite de le lasser. [...]
[...] De plus, il est clair qu'elle a une fonction de soutien en vue de faire connaitre des théories, des essais. Même si cela relève de l'inconscient de l'auteur. C'est bel et bien toujours un que se passerait-il si . Qui nous est distribué et c'est toujours bel et bien une solution ou tout du moins une conclusion possible qui nous est offerte en réponse à un problème. Il nous semble alors possible de répondre par la positive à la question toute fiction est-elle une expérience de pensée ? . [...]
[...] L'auteur peut faire passer au consommateur de la fiction une idée ou une réflexion sous couvert du divertissement La fiction peut servir à divertir, mais aussi à faire réfléchir. En ce sens, ne peut-elle pas être l'instrument de transmission d'une idée ? Pour Rabelais, la fiction permet d'éduquer en s'amusant. Il y a en effet souvent une morale distinguable derrière chaque histoire fictionnelle. Le théâtre rend vivants les personnages par exemple, de ce fait, nous avons l'impression qu'ils existent. Lorsque l'on voit Jacques Brel incarner Don Quichotte, on ne voit plus Jacques Brel, mais seulement Don Quichotte. [...]
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