Nous vivons à l'ère de la consommation de masse, ère marquée par le déclin des idéologies, appelée par Gilles Lipoveski dans l'ère du vide, la postmodernité. Celle-ci se caractérise tout d'abord par l'assimilation du monde de la culture au monde de la consommation.
Dans le monde qui est le nôtre, la notion de valeur a pris un sens exclusivement économique : la valeur des objets (voire la valeur des personnes) est ramenée à ce que nous pouvons consommer. Le plaisir de la consommation est la mesure de nos plaisirs (...)
[...] Le plaisir de la consommation est la mesure de nos plaisirs. Nous ne voulons pas changer le monde, mais en profiter. Dès lors un film, un livre, un spectacle etc., cela doit être consommé vite, être génial, excitant, ou bien jeté dans la catégorie de ce qui est ennuyeux et nul. Notre époque privilégie ainsi les jugements rapides et sans nuance, marque d'une sensibilité très immédiate. D'où la référence constante à l'orgasme et au registre du vocabulaire de la sexualité : il faut "s'éclater", se "défoncer". [...]
[...] La postmodernité a promu le divertissement au rang de culture. Comment en vient-on à identifier divertissement et culture ? En jouant sur le relativisme culturel : il est en effet tentant de regarder tout mode de vie singulier comme une forme de culture. De même que les Jivajos et les Inuits ont leur culture, on dira qu'il y a dans notre société une culture gothique, une culture techno, une culture rap etc. Dans ces conditions, la confusion est complète entre "mode de vie" et "culture", et le glissement consistant à considérer les formes du divertissement comme culture va de soi. [...]
[...] Transition : les remarques précédentes nous ont permis de comprendre à quel point le concept de culture (comme synonyme de civilisation) est marqué par la diversité : il n'y a pas une culture humaine mais des cultures humaines. Mais cette reconnaissance de la diversité culturelle a aussi pour conséquence la relativisation extrême de la notion de culture. On est habitué aujourd'hui à considérer comme culture tout et n'importe quoi : de la "culture pub" à la tenue vestimentaire, tout se vaut, tout est culture. Dès lors, faut-il voir dans notre monde moderne un monde devenu inculte ? 2. [...]
[...] L'expression "tout se vaut" est-elle un principe de tolérance ? 1. Le "tout se vaut" : principe de tolérance (thèse à réfuter) Au point de vue éthique On connaît les ravages qu'ont pu occasionner les prétendues théories raciales selon lesquelles une hiérarchie serait à établir entre les diverses ethnies. Si la tolérance c'est le respect de la différence, on conviendra qu'un Noir "vaut" un Blanc. Seuls des fanatiques ou des insensés pourraient défendre le contraire. Au point de vue social A l'intérieur d'un groupe social, le postulat d'équivalence entre les comportements semble être une garantie du respect mutuel et du "droit à la différence". [...]
[...] Notamment aux époques d'incertitude, la nécessité se fait sentir d'identifier quelques valeurs universelles auxquelles se référer pour éviter le désarroi moral et le désordre intellectuel. La perte de l'identité culturelle Plus grave encore, et on atteint la le fond du débat, le relativisme culturel peut déboucher sur l'éloge de la servitude. C'est par sa culture qu'un homme se définit. Nier son identité culturelle c'est le déposséder de son étoffe humaine. L'homme moderne, de nulle part, sans modèle axiologique, erre dans un monde de pacotille. Il hésite, comme l'écrit Alain Finkielkraut, entre deux extrêmes : le fanatique et le zombie (Cf. [...]
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