Selon le scepticisme de Pyrrhon, nous sommes incapables de découvrir la Vérité. Non pas parce que celle-ci serait impossible à atteindre, mais tout simplement parce que, en fin de compte, il n'y a rien ! Derrière les apparences il n'y a encore que de l'apparence, et cela sans fin. Tout s'évanouit en un gigantesque spectacle d'illusionniste sans trucages ! Mais peut-on ainsi anéantir toute réalité ? N'est-il pas paradoxal de considérer la vie comme un rêve ? Tout n'est-il qu'une illusion ?
[...] Mais qu'est-ce qui me prouve qu'en sortant de la caverne je ne suis pas encore dans une caverne? N'y a-t-il pas une illusion proprement platonicienne, qui consisterait à croire que l'on peut se libérer définitivement de ses illusions?! Y a-t-il vraiment une “réalité ultime” accessible? Sommes-nous alors condamnés à retourner au monde de l'illusion généralisée? Peut-être pas. Lisons l'allégorie à la lettre : à aucun moment Platon ne parle de “deux mondes”. En quittant sa l'homme ne quitte pas le monde mais le voit petit à petit en pleine lumière. [...]
[...] Tout n'est-il qu'une illusion ? Selon le scepticisme de Pyrrhon, nous sommes incapables de découvrir la Vérité. Non pas parce que celle-ci serait impossible à atteindre, mais tout simplement parce que, en fin de compte, il n'y a rien! Derrière les apparences il n'y a encore que de l'apparence, et cela sans fin. Tout s'évanouit en un gigantesque spectacle d'illusionniste sans trucages! Mais peut-on ainsi anéantir toute réalité? N'est-il pas paradoxal de considérer la vie comme un rêve? Tout n'est-il qu'une illusion? [...]
[...] Pour celui qui voit la scène du dehors, ces ombres n'ont qu'une existence dérivée, puisqu'elles sont celles d'objets passant derrière les prisonniers. Pour ceux-ci, en revanche, il s'agit bel et bien de la “réalité”. Ils vivent donc dans une totale illusion. La solution pour sortir de cette situation ne peut résider que dans une intervention extérieure : l'un des hommes est détaché, traîné au-dehors, contraint de regarder progressivement le réel en face. Le vrai savoir est comparable à une libération. [...]
[...] Mais ceci n'est-il pas le symptôme d'une illusion bien plus universelle? Nous constatons sans cesse que ce qui nous entoure n'existe que de façon plus ou moins éphémère : que ce soit ce chat qui ronronne ou l'Himalaya, tout finira par disparaître! Chaque est naturellement vouée à l'usure, au vieillissement, à la mort. Comme l'affirmait Héraclite, “Panta rhéî”, c'est-à-dire Tout s'écoule”. Prenons cette phrase énigmatique au pied de la lettre : aucun n'a de consistance en soi; il n'y a pas de “substance”; tout devient, rien ne demeure : ne se baigne jamais dans le même fleuve”. [...]
[...] L'allégorie symbolise la libération de l'illusion. Mais cette aventure n'a pas de fin : alors qu'on rectifie définitivement une erreur, on ne cesse jamais de libérer” de l'illusion : la science tend vers la connaissance de la “réalité” sans jamais l'atteindre . Par-delà le pessimisme des sophistes et des Sceptiques pour qui tout n'est qu'une illusion et l'optimisme de Platon, pour qui la connaissance dissipera nécessairement l'illusion, une troisième voie est possible. L'homme est, certes, constamment dupé par les apparences. [...]
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