Les avancées techniques que nous connaissons aujourd'hui sont le fruits d'une longue évolution de nos moyens techniques. En effet, par sa nature l'homme est en quête d'un savoir et d'un pouvoir dont il tend à repousser les limites. Cependant, l'humanité d'aujourd'hui se trouve confrontée aux conséquences de cette évolution, qui a des répercussions sur l'environnement mais aussi sur la nature même de l'homme.
La technique désigne tout procédés permettant de produire un résultat utile. La technique moderne s'appuie sur la science, mais elle s'en distingue puisque la science est un effort pour expliquer ce qui existe tandis que la technique cherche à produire ce qu'on souhaite. On dit qu'un acte est légitime lorsqu'il est conforme au droit positif, conforme aux lois. On peut alors se demander si tout ce qui est rendu possible par la technique est pour autant légitime ; l'homme doit-il se développer indéfiniment et n'y a-t-il pas là un risque de rupture avec la nature ? Comment peut-il parvenir à distinguer ce qui est techniquement possible de ce qui ne l'est pas ?
Dans un premier temps, il faudra nous attacher à montrer comment la technique peut trouver une forme de légitimité, avant de préciser que tout ce qui est techniquement possible n'est pas toujours conforme à la morale, avant de voir qu'il faut trouver un juste milieu dans les applications scientifiques de la technique.
[...] Les décisions consensuelles qui se dégageraient de ces travaux pourraient être soumises aux citoyens, qui décideraient ou non de leur application. Ce qui caractérise l'homme, c'est son insatisfaction permanente face à sa condition, qui l'amène à repousser les limites du possibles. Mais après des millénaires de découvertes et d'avancées techniques, il est possible que l'homme ait enfin trouvé tout ce qui ferait son bonheur, même si nous ne pouvons l'affirmer, car il poursuit ses recherches. De plus, la part importante accordée au matériel semble nuire à la condition spirituelle de l'homme moderne, et peut-être vaudrait-il mieux pour l'homme qu'il se préoccupe désormais moins de son confort. [...]
[...] Dans le domaine de la médecine, l'application de ce qui est techniquement possible peut nuire à la dignité humaine. On peut le constater en observant le débat sur l'acharnement thérapeutique Ce dernier a pour but de prolonger la vie d'une personne atteinte d'une maladie incurable. Aristote, dans sa Métaphysique, nous explique que les premiers philosophes ont dû philosopher car la technique a entraîné l'amélioration de leur vie matérielle. Mais nous pouvons affirmer aujourd'hui que trop de techniques ainsi que l'obsession de réaliser ce qui est techniquement possible peut provoquer l'inverse de l'effet escompté, car l'homme se trouve davantage tenté par son confort que par le spirituel. [...]
[...] Devant toutes les menaces provoquées par toutes ces réalisations techniques, il est du devoir de l'homme de se contrôler. L'homme doit donc trouver un juste milieu, une mesure entre l'évolution des techniques et les problèmes causés celles-ci. C'est ce juste milieu qui caractérise l'éthique, c'est-à-dire ce qui est convenable. Cependant il est difficile de distinguer la frontière entre ce qui est convenable et ce qui ne l'est pas, celle-ci étant très floue du fait de la différence des points de vue. [...]
[...] La légitimité de la technique et la réalisation de ce qui est techniquement possible se situe aussi dans l'application du savoir actuel. D'une part comme application aux sciences du vivant : la médecine est un ensemble de techniques car elle résulte de l'application des sciences de la vie. Sa légitimité provient de ce critère fondamental qu'est la survie se l'espèce humaine. C'est donc d'une certaine manière un service rendu à l'humanité. Par exemple, les donations d'organes constituent une technique très récente et sont indéniablement légitimes car elles donnent un espoir de vie au malade. [...]
[...] Ce qui est convenable, c'est ce que la société reconnaît, cette notion est donc en perpétuelle évolution. L'homme doit essayer de prévoir les conséquences de ses avancées techniques. Le rôle des philosophes face à des questions fondamentales comme la bioéthique est très important. C'est à eux qu'il revient d'indiquer à l'homme où il faut s'arrêter. Bergson pense que si la technique se développait de manière plus mesurée, c'est-à-dire proportionnellement aux capacités de contrôle de l'homme, il y aurait moins de problèmes relatifs à ces techniques. [...]
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